«C'est facile, d'écosser les petits pois. Une pression du pouce sur la fente de la gousse et elle s'ouvre, docile, offerte. Quelques-unes, moins mûres, sont plus réticentes - une incision de l'ongle de l'index permet alors de déchirer le vert, et de sentir la mouillure et la chair dense, juste sous la peau faussement parcheminée. Après, on fait glisser les boules d'un seul doigt. La dernière est si minuscule. Parfois, on a envie de la croquer. Ce n'est pas bon, un peu amer, mais frais comme la cuisine de onze heures, cuisine de l'eau froide, des légumes épluchés - tout près, contre l'évier, quelques carottes nues brillent sur un torchon, finissent de sécher. Alors on parle à petits coups, et là aussi la musique des mots semble venir de l'intérieur, paisible, familière. On parle de travail, de projets, de fatigue - pas de psychologie.»
« Je n'ai pas l'impression d'avoir été enfant, adolescent, homme d'âge mur, puis vieux. Je suis à la fois enfant, adolescent, homme d'âge mûr, et vieux. C'est sans doute un peu idiot. Mais ça change tout ».
Être riche, à chaque époque de notre existence, de tous les moments qu'on a vécus, qu'on vit, qu'on vivra encore : c'est cela, la vie en relief. Voir ses souvenirs et ses sensations non pas additionnés les uns aux autres, mais comme démultipliés, à l'infini. Vivre comme si c'était la première fois. Trouver de la beauté dans l'ordinaire des choses. Aimer vieillir, écouter le bruit du temps qui passe. Ce livre est un aboutissement : celui d'une carrière, celui d'une vie d'homme. Certainement un des plus grands livres de Philippe Delerm.
Il y a les gestes qui disent l'embarras, la satisfaction de soi ou le simple plaisir d'exister. Tous nous révèlent, dans nos gloires comme dans nos petitesses : le selfie, geste terrifiant de nos vies modernes ; le « vapotage », qui relègue l'art de fumer à un plaisir furtif ; cette façon qu'on a parfois de tourner le volant avec la paume de la main bien à plat ; un verre qu'on tient à la main sans le boire...
Textes courts, instantanés littéraires... Tous les recueils rassemblés dans ce second volume de «La collection» Bouquins ont leur singularité, et chacun des textes de chacun des recueils peut se lire séparément. Pourtant, au-delà de cette fractalisation apparente, ou grâce à elle, je vois bien en les rapprochant ainsi qu'ils constituent un tout, une manière globale de regarder la vie et d'essayer de la traduire. Imposer ce genre, a priori peu vendable, un peu plus que la poésie mais infiniment moins que le roman et même la nouvelle, fut le fruit d'une longue patience, qui ne me coûta guère, pénétré que j'étais de l'idée que c'était cela que je voulais faire. Les points communs entre tous ces titres ? Une proposition de partage des sensations et des comportements, qui accompagnait paradoxalement l'effort pour les dire de la façon la plus personnelle possible. La diversité de la vie même, la pastèque ou la pluie de mars, croquer un navet ou dire oui au coiffeur. Des sujets qui n'étaient pas des sujets mais qui le devenaient, la gageure était là. Trouver l'aiguille la plus mince, la plus infime, se dire que c'est seulement ainsi qu'elle pourra pénétrer profondément la peau de mes semblables. Se dire que dans un atome de neige il y a toute la neige.
Philippe Delerm.
Ce volume contient : Le Bonheur - La Sieste assassinée - Enregistrements pirates - Le Trottoir au soleil - Les Eaux troubles du mojito - Ma grand-mère avait les mêmes - Je vais passer pour un vieux con - Et vous avez-eu beau temps ? - Dickens, barbe à papa - La Tranchée d'Arenberg - L'Extase du selfie - Rouen - Les Mots que j'aime - La Vie en relief - C'est bien - C'est toujours bien - C'est trop bien.
« Tous ces films regardés, toutes ces photos, tous ces albums, tous ces livres, non pas pour aller à New York un jour, mais un peu bizarrement pour ne pas y aller, pour préserver le secret d'une ville essentielle qui ne supporterait pas d'être tant soit peu violée par la réalité ».
Inventer sa vie, la rendre plus authentique et plus forte que la réalité, c'est la proposition que nous fait Philippe Delerm. Trouver dans les cartons des brocantes, sur les murs d'une chambre, dans les recoins de sa mémoire tous les trésors qui font les vrais voyages. Les tenir bien au chaud dans la main, les admirer quand on le veut. Se réjouir de vivre si fort avec si peu de choses. Les textes courts de Philippe Delerm nous enchantent. Un grand auteur classique et familier qui nous connaît mieux que nous-mêmes.
Une histoire forte et accessible sur le sport, la solidarité, la tolérance. Philippe Delerm, avec une finesse extrême, nous fait partager le quotidien et les interrogations des collégiens.
Les lèvres d'un enfant qui apprend tout juste à lire dans le plus grand des sérieux, une pause imposée sous une pluie battante grâce à ce petit toit en avancée devant la pharmacie, une épingle pincée entre les lèvres le temps de nouer la chevelure et de dévoiler une jolie nuque, un sourire attrapé en plein vol au détour d'une conversation ou d'une lecture, une chaude soirée d'été accompagnée d'une salade de fruit : il suffit simplement de prendre le temps pour regarder, profiter et goûter à ces plaisirs simples et tendrement quotidiens.
« Et vous n'entendez pas les trains ? » demande-t-on à ce couple qui vient d'emménager près de la gare.
« J'dis ça, j'dis rien. » conclut-on quand on n'en pense pas moins.
Perfides, les petites phrases que Philippe Delerm est allé glaner le sont assurément. Mais souvent aussi mélancoliques, comme lorsqu'on coupe un moment émouvant par un pudique : « Tais-toi, tu vas dire des bêtises... ».
Spectateur de la comédie humaine, à la ville comme au village, Delerm laisse éclater son talent et sa drôlerie dans ce livre qui compte certainement parmi ses meilleurs.
Ce journal est celui d'un âge d'or.
Choisir de vivre à la campagne loin des milieux littéraires et parisiens. Regarder par la fenêtre pousser les fleurs de son jardin, au rythme des saisons. Prendre le temps de vivre sa vie, d'admirer sa compagne, d'aimer son enfant.
Écrire en pensant qu'on sera, un jour peut-être, reconnu.
Philippe Delerm n'a tenu son journal qu'une seule année de sa vie. « Je n'ai sans doute jamais été plus heureux que cette année-là », écrit-il.
C'est bien d'acheter des bonbons à la boulangerie, de rouler sur l'autoroute la nuit, de se lever le premier dans la maison ou de lire un livre qui fait peur... Non ?
Après C'est bien et C'est toujours bien, Philippe Delerm revient avec C'est trop bien. Attendre la neige, construire une cabane dans sa chambre, chuchoter avec un copain la nuit, regarder la première mi-temps, discuter avec sa grand-mère, jouer au Tour de France sur la plage... c'est trop bien, non ? Une vingtaine de textes courts, par l'auteur de La Première Gorgée de bière, dressent un panorama des petites joies et des émotions quotidiennes d'un enfant de 10 ans : petits riens ou instants forts à déguster entre les lignes, mais aussi moments rares à savourer en toute quiétude. « On a tous été baignés dans la rivière de l'enfance, mais Philippe Delerm, lui, est resté mouillé. » (Kriss, France Inter.)
« C'est un assoupissement, une langueur, un abandon. Poire : on biberonne la consonne initiale, comme le fumeur de pipe ranime son foyer à petits pops. Déjà on descend vers le moelleux grave d'un intermède vocalique chaud et souple, vers un r en sommeil, un e de confort sourd. Poire. C'est la fin de l'été, le début de l'automne. Il y a dans la lumière une mollesse blonde, une sensualité penchée ».
Les mots sont truculents. Les mots sont savoureux. Les mots sont mélancoliques, surprenants, drôles ou érotiques. Entre humour et poésie, Philippe Delerm dresse la liste de ses préférés et raconte leur histoire.
Il y a ceux qu'on susurre, et ceux qu'on garde en bouche pour le plaisir. Il y a les timides à qui on fait la courte échelle parce qu'ils sont trop discrets. Et les fanfarons qui roulent des mécaniques.
Tous ces mots sont notre famille, notre patrimoine. Ils racontent comme personne notre vie, nos mille instants vécus.
Édition augmentée : 7 nouveaux textes.
Il y a du bonheur à voir rassemblés les livres que l'on a écrits tout au long de sa vie. Ce bonheur se double de la sensation d'un privilège quand il s'agit d'une collection prestigieuse et familière. Être en « Bouquins », c'est un concept. Une occasion de s'interroger, aussi. Est-ce que je suis vraiment en « Bouquins » ? Et est-ce que je suis vraiment en bouquins ? Même sans majuscule, le s est de rigueur, puisqu'il y aura en l'occurrence deux « Bouquins », celui-ci qui regroupe mes romans et textes intimes, et un second qui sera celui des textes courts. C'est l'occasion aussi de saluer la chance, qui m'aura permis de poursuivre aussi longtemps un chemin d'écriture, et de rencontrer des éditeurs et des lecteurs. Chance amusée de peser un peu lourd dans les mains, après tant de volumes si minces. Mais quoi, à défaut de se laisser aller à l'embonpoint, c'est bon de pouvoir peser cela, de pouvoir se dire oui, ma vie avait peut-être ce sens-là. Être en bouquins.
Le Buveur de temps. C'est le titre d'un de mes premiers romans, et cela pourrait être aussi la définition d'une attitude et d'un regard qui valent pour tout ce que j'aurai fait. Il ne s'agit pas de prétendre à quelque mainmise sur le temps, mais d'une tendance plutôt constante à essayer de l'apprivoiser, voire à le déguster quand il se peut.
Philippe Delerm.
Ce volume contient : La Cinquième Saison - Un été pour mémoire - Le Buveur de temps - Autumn - Les Amoureux de l'Hôtel de Ville - Mister Mouse ou la Métaphysique du terrier - Sundborn ou les Jours de lumière - Monsieur Spitzweg : Il avait plu tout le dimanche, Monsieur Spitzweg s'échappe, Quelque chose en lui de Bartleby - Le Portique - La Bulle de Tiepolo - Elle marchait sur un fil - Entrées libres - Le Miroir de ma mère - À Garonne - Écrire est une enfance - Journal d'un homme heureux.
Grez-sur-Loing, 1884. Autour de Carl Larsson vit une petite communauté de peintres scandinaves venus tester la lumière tant vantée par ceux que l'on nomme, encore par dérision, les «impressionnistes». August Strindberg est là avec sa famille, Soren Kroyer les rejoint bientôt. Pour Ulrik Tercier, ils représentent la joie de vivre, la passion. Aussi, quand le groupe se délite, décide-t-il de partir pour Skagen, au Danemark, avec Soren Kroyer. Il est dès lors partagé entre différents lieux - Skagen, Grez et Sundborn, en Suède - qui incarnent autant de conceptions de l'art et de la vie.Sundborn ou Les jours de lumière, qui met en scène des personnages réels et romanesques, décrit par petites touches, légères et sensibles, les heurts, les cassures, les instants parfaits qui font une vie. Évocation de l'impossible conciliation entre l'absolu de l'art et les nécessaires compromissions de l'existence, ce roman empreint de nostalgie est également une célébration de la joie de vivre, et de peindre.
« À soixante ans on a franchi depuis longtemps le solstice d'été. Il y aura encore de jolis soirs, des amis, des enfances, des choses à espérer. Mais c'est ainsi : on est sûr d'avoir franchi le solstice. C'est peut-être un bon moment pour essayer de garder le meilleur : une goutte de nostalgie s'infiltre au coeur de chaque sensation pour la rendre plus durable et menacée. Alors rester léger dans les instants, avec les mots. Le solstice d'été est peut-être déjà l'été indien, et le doute envahit les saisons, les couleurs. Le temps n'est pas à jouer ; il n'y a pas de temps à perdre.
Avec les mots rester solaire. Je sais ce qu'on peut dire à ce sujet : l'essentiel est dans l'ombre, le mystère, le cheminement nocturne. Et puis comment être solaire quand l'humanité souffre partout, quand la douleur physique et morale, la violence, la guerre recouvrent tout ? Eh bien peut-être rester solaire à cause de tout cela. Constater, dénoncer sont des tâches essentielles. Mais dire qu'autre chose est possible, ici. Plus les jours passent et plus j'ai envie de guetter la lumière, à plus forte raison si elle s'amenuise. Rester du côté du soleil. »
«Mais la minute qui compte, c'est tout à la fin. Les gestes se sont alentis, le coiffeur vous a délivré du tablier de nylon, qu'il a secoué d'un seul coup, dompteur fouetteur infaillible. Avec une brosse douce, il vous a débarrassé des derniers poils superflus. Et l'instant redouté arrive. Le coiffeur s'est approché de la tablette, et saisit un miroir qu'il arrête dans trois positions rapides, saccadées : sur votre nuque, trois quarts arrière gauche, droite. C'est là qu'on mesure soudain l'étendue du désastre... Oui, même si c'est à peu près ce qu'on avait demandé, même si l'on avait très envie d'être coiffé plus court, à chaque fois on avait oublié combien la coupe fraîche donne un air godiche. Et cette catastrophe est à entériner avec un tout petit oui oui, un assentiment douloureux qu'il faut hypocritement décliner dans un battement de paupières approbateur, une oscillation du chef, parfois un c'est parfait qui vous met au supplice. Il faut payer pour ça.»
Ce recueil rassemble pour la première fois trois nouvelles publiées sous les couleurs des Éditions du Rocher, l'éditeur qui a découvert Philippe Delerm et l'a accompagné pendant les quinze premières années de sa vie littéraire. Les deux premières ont pour cadre le Tarn et Garonne, où il a toutes ses racines. La troisième, Panier de fruits, est une satire de la notoriété d'autant plus savoureuse qu'elle a été rédigée bien avant la publication de La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules.
Un hymne au bonheur ! Joyeux, poétiques et sensibles, ces textes sont comme des madeleines à partager entre enfants et adultes.
Une vingtaine de textes courts dressent un panorama des petites joies et des émotions quotidiennes d'un enfant de 10 ans : petits riens ou instants forts à déguster entre les lignes, mais aussi moments rares à savourer en toute quiétude.
« On a tous été baignés dans la rivière de l'enfance, mais Philippe Delerm, lui, est resté mouillé. » (Kriss, France Inter.)
Autumn nous plonge en Angleterre entre 1850 et 1869, dans la vie des peintres préraphaélites. Une silhouette domine toutes les autres. C'est celle de Dante Gabriel Rossetti, peintre et poète, fils d'un ancien carbonaro. Chez lui, tout est contradiction : élan mystique et sensualité, rêve communautaire et individualisme forcené. Dans son ombre, une toute jeune femme, Elizabeth Siddal : sa pâleur presque diaphane, la rousseur de sa chevelure flamboyante en feront le modèle d'un type de beauté dont héritera tout le symbolisme européen. Elle sera la Béatrice des tableaux de Rossetti, l'Ophélie de John Evrett Millais. John Ruskin enfin, le grand critique et écrivain, règne sur cet univers par son autorité intellectuelle, en même temps qu'il lui est soumis par sa fragilité affective. Tous ces personnages mêlent leurs destins, se heurtent, se déchirent, jusqu'à la drogue et la mort. Dans ce climat encore très romantique, et déjà très décadent, dans cet automne des passions, des couleurs, des rêves impossibles, Philippe Delerm trouve la tonalité idéale pour écrire le roman de l'art et de la vie.
« Quel délice, pour un écrivain passionné de sport, de concevoir un album comme celui-ci ! Élire en toute subjectivité les gestes que j'ai trouvés les plus beaux, les champions les plus charismatiques, les histoires les plus émouvantes. Écrire sur tout cela.
Le sport a ses ombres, mais il s'agit ici de toute la lumière qu'il m'a donnée, hier, aujourd'hui... Tout le sport que j'aime, en images et en mots ».
Philippe Delerm.
Du pur delerm ! un recueil d'histoires qui tournent autour du sport, de ceux et celles qui en font, qui en ont fait georges carpentier, colette besson.
Platini, noah/forger, sebastian c?, ivan lendl, les " barjots " kiki caron, anquetil/poulidor, jean-pierre rives, stéphane diagana. ladji doucouré, laure manaudou... mais aussi des gestes du sport : le passing-shot du tennis, le sourire figé du patineur après la chute, la frénésie des balayeurs du curling, ou encore l'odeur du cross du figaro, le rituel de l'échauffement... tout l'art de philippe delerm pour nous faire partager l'émotion de ces nouveaux héros, toute sa délicatesse pour raviver notre mémoire de ces moments si forts, si intensément partagés avec tous ceux qui vibrent à la beauté du geste, à la volonté de se dépasser.
La tranchée d'arenberg et autres voluptés sportives, c'est comme un sucre d'orge, à déguster lentement pour mieux retenir ce que nous aimons depuis notre enfance.
« Toute une foule, vue de dos ou de profil, assistant à un spectacle invisible. Au loin, la mer. Une facture surprenante. Des personnages saisis dans des attitudes familières au cours d'une scène publique. Mais le vrai secret, c'était le personnage grimpé sur un tabouret et qui tient à la main une longue badine, ou une espèce de perche, dont l'extrémité atteint le centre de la scène. Quel sens donner à son geste ? »
Entre les soirées à la ferme des Sorno, la pêche, le vélo, ses visites à sa grand-mère au cimetière de Saint-Jean et le collège, la vie de Serge Delmas, élève de 5e, s'écoulait, paisible et sans histoires. Puis Marine est arrivée, juste avant les vacances de Pâques. La nouvelle habite au château du Bouscat et son père est peintre. À Labastide, il y a des commérages... On parle aussi beaucoup de la construction de la centrale. Un référendum est prévu mais les événements vont bientôt prendre un tour plus tragique. Serge prendra-t-il le parti de son amie oe
Il avait plu tout le dimanche :
«"Revoir Paris." Arrivé à la gare du Nord, monsieur Spitzweg se surprend à siffloter la chanson de Trenet. Ah oui ! finalement, c'est surtout pour ça qu'il est parti. Dans la rumeur de sept heures du matin, une grande bouffée de Paris lui monte au coeur, et c'est plus fort que toutes les vagues de la mer du Nord. Il prend un café sur le zinc, dans les annonces des haut-parleurs :
"Le T.G.V. 2525 à destination de Bruxelles partira de la voie 8..." Mais on peut bien parler d'ailleurs, Arnold sait désormais qu'il est ici. Cette désinvolture du serveur, l'odeur des journaux frais, un je-ne-sais-quoi de parisien dans l'arôme du café...» Monsieur Spitzweg s'échappe :
«Les premières fois, Monsieur Spitzweg s'est contenté d'un petit quart d'heure de footing - juste le temps que les poumons lui brûlent. [...] Deux cent cinquante mètres de tour, c'était bien assez pour un effort mal réparti qui ne lui procura d'abord aucun plaisir. Mais, au bout de quelques semaines, il apprit à reculer un premier seuil de fatigue, puis se surprit à compter le noombre de tours, à les convertir en kilomètres. Douze tours en quinze minutes, oui cela faisait bien du douze kilomètres à l'heure - rien d'affolant, mais déjà une allure moins dérisoire. Le virus était pris. Arnold Spitzweg avait entrepris son combat contre le temps.» Quelque chose en lui de Bartleby :
Arnold Spitzweg crée son blog : l'employé de bureau discret jusqu'à l'effacement cède à la modernité mais sans renier ses principes. Sur la toile, à contre-courant du discours ambiant, il fait l'éloge de la lenteur. Ses écrits intimes séduisent des milliers d'internautes.... Comment vivra-t-il cette subite notoriété ?