Alors guérir mais de quoi ? De toutes ces pensées qui entament l'estime de soi, qui polluent notre regard comme notre corps et nous empêchent de célébrer la vie comme un don. Si la santé a la couleur des pensées qui nous habitent, l'urgence est de veiller à être là où nos pensées nous parlent de vivre de ce qui est vivant en laissant mourir ce qui est mort.
Dans cette tentative pour rapprocher de l'homme contemporain l'Institution Chrétienne écrite par Calvin entre 1541 et 1559, Henri Evrard a fait un effort persévérant pour ne trahir ni l'oeuvre, ni l'auteur en tachant de conserver l'essentiel de la doctrine. Il a ainsi respecté le plan monumental de l'oeuvre qui, inspiré du Symbole des Apôtres, comporte quatre Livres : Dieu, Jésus-Christ, le Saint-Esprit et l'Eglise. Pour Calvin, l'Institution Chrétienne devait fournir à celui qui la lisait "une somme de la doctrine chrétienne, puis une entrée à bien profiter en la lecture tant de l'Ancien que du Nouveau Testament". La plus grande partie de cet ouvrage n'a pas pris une ride. Qu'il participe à nous faire découvrir l'éternelle jeunesse de l'Ecriture dont il est le reflet.
Un extrait : « A la croix, l'amour a étendu les bras. A Pâques la mort a baissé les bras. Toute existence se reçoit de cette offrande où la mort est abolie par l'amour. " Les mots glissent doucement vers l'âme, la vie pénètre, la beauté nourrit. Francine Carillo les tisse, marie à chaque page le profane au sacré. Les mots ! « Ce sont des ponts au-dessus de l'abîme, dit-elle. J'écris pour passer d'un endroit à l' autre. Souvent la nuit, dans ces moments où notre vie est colonisée par les forces de l'ombre. C'est une traversée pascale. » Tribune de Genève.
À l´instar d´autres Institutions, les Églises réformées en Suisse romande - notamment - sont en crise. En moins de trente ans, certaines ont perdu plus du tiers de leurs membres. La situation est suffisamment préoccupante pour que des théologiens et des sociologues de la religion commencent à évoquer la possibilité d´une disparition des Réformés de la scène religieuse d´ici la fin du siècle. Il convient de les entendre, même si les vents de l´Histoire soufflent parfois, imprévisibles, en des lieux qu´aucune statistique n´a jamais balisés. Heureux de leur identité protestante, les auteurs de cet ouvrage sont néanmoins inquiets de l´état de leurs Églises respectives , des Églises en perte de vitesse, peinant à se faire entendre au sein d´une société proche de l´effondrement spirituel et menacées d´implosion si elles ne modifient pas très rapidement leur conception de la formation et du ministère, la forme de leurs cultes, leur communication et bien d´autres choses encore, dont il est question dans cet ouvrage.
«Ceci n'est pas un journal, mais une série d'extraits de carnets tenus, jour après jour, durant près de 40 ans, au cours d'une méditation matinale. Ce que je livre ici, sous forme de brèves pensées sur des sujets divers, c'est la recherche quotidienne d'une volonté, d'une sagesse, d'un amour transcendants, dans la foi que Dieu parle à l'homme et cela non seulement à travers les écritures ou les circonstances de la vie, mais directement à notre esprit par le moyen de son Esprit.»
Mère de famille écartelée entre ses priorités, l'auteur découvre la réalité d'une présence qui, au-delà de l'Amour, se révèle Esprit inspirateur, conducteur et maître. La vie avec ses tourments trouve un sens en fonction d'une vision créatrice pour l'univers entier.
Conçu au départ dans le style d'un essai, c'est finalement une réflexion en forme de témoignage que le temps et la méditation ont fait naître. Un témoignage qui, selon le mot d'un lecteur du manuscrit, « vous interpelle et vous porte en avant. »
Edmond Pittet, responsable d'une maison funéraire, nous initie avec son équipe à un monde qui, en un premier temps, nous heurte, parce que le choc et l'apparence de la mort sont toujours difficiles à regarder en face. Cette mort, qui ne cesse de remettre en question notre naissance, notre parcours, notre propre fin.
M. Pittet nous transmet, au travers de nombreux témoignages, une présence humaine qui est de l'ordre de la pérennité.
"Ce sont des temps d'effroi, mon Dieu. Cette nuit, pour la première fois, je suis restée éveillée dans le noir, les yeux brûlants, des images de souffrance humaine défilant sans arrêt devant moi. Je vais te promettre mon Dieu, oh ! une broutille : je me garderai de suspendre au jour présent, comme autant de poids, les angoisses que m'inspire l'avenir ; mais cela demande un certain entrainement. Je vais t'aider, mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir à l'avance." Extrait du journal d'Etty Hillesum.
Francine Carrillo est pasteure à Genève dans la paroisse de Champel, où elle a créé un espace de prière qui fait largement place au silence et à l'écoute priante de la Parole.