Avec des gouaches de Charlotte Salomon
Cinéaste, photographe, plasticienne... Agnès Varda a exploré de multiples modes d'expression pour dire la société avec une grande exigence esthétique. Témoin de son temps, elle le modèlera aussi en donnant une voix et un visage aux plus précaires, aux marginaux, aux révoltés, et participera activement à la lutte pour les droits des femmes. Laure Adler, son amie de longue date, retrace ici ce parcours exceptionnel dans un essai biographique riche et intime illustré par plus de 150 photographies issues des archives personnelles d'Agnès Varda, généreusement ouvertes par sa fille.
«On fonctionne comme on peut. Et moi j'ai besoin pour me renouveler, pour me développer, de fonctionner toujours différemment d'une chose à l'autre, sans esthétique a priori... Ce qui importe c'est que ce soit juste.» Cette formule que Nicolas de Staël couche sur le papier dans une lettre de janvier 1955, deux mois avant de se donner la mort à Antibes, synthétise le principe qui a gouverné sa trajectoire. Guidé par un puissant instinct et une vive aspiration spirituelle, il a su transformer les coups de l'adversité en ressort de créativité. Des ciels gris-bleu de Saint-Pétersbourg à la perspective azur de la Méditerranée, Staël a cheminé en solitaire, à la fois ombrageux et solaire, entouré et seul, orgueilleux et compassionnel, avant de s'éteindre comme une comète folle au terme d'un parcours aussi lumineux que tragique.
Gallimard/Fondation Louis Vuitton
Textes de Natalie Adamson, Hermann Arnhold, Éric de Chassey, Benoît Decron, Pierre Encrevé, Amandine Meunier, Camille Morando, Alfred Pacquement
Musée du Louvre/Gallimard
Gallimard/Musée d'Orsay
Si À Rebours, grand roman de l'esthétique ?n-desiècle, af?rme le désir de briser les limites que s'imposait le naturalisme des années antérieures, ce « roman mental » n'en est pas moins truffé d'allusions et de références à l'époque. Son héros, Des Esseintes, s'est dépris des « peintres de la vie moderne ». Entendons Degas, Forain, Manet... Redon, Moreau, Rops et Whistler conviennent mieux à son nouvel idéal de vie. Au-delà des oeuvres et des artistes que le texte s'approprie à différents niveaux, d'autres présences, de la torture endiamantée aux ?eurs arti?cielles commandées sur catalogue, des locomotives érotisées aux virées nocturnes, reposent sur une iconographie d'époque, dont Huysmans était friand. En somme, il faut traiter À Rebours comme un imagier où l'auteur aurait déposé ses goûts et ses dégoûts, résumé son parcours esthétique et exprimer l'in?ation du visible dans le monde moderne. Un oeil, le sien.
Alberto Giacometti (1901-1966), artiste emblématique du XXe siècle, fréquente, dans le contexte de l'après-guerre et jusqu'à la fin de sa vie, différents cercles artistiques, des photographes, des écrivains et des philosophes, échangeant avec toute une nouvelle génération d'intellectuels, du surréalisme finissant à l'engagement existentialiste naissant. Ouvert sur son époque, sociable, actif et créatif dans la diffusion de son oeuvre, il est ainsi regardé par ses contemporains et admiré pour sa sculpture et sa peinture, d'une figuration expressive, qui semblent rendre compte d'un monde meurtri, en reconstruction mais aussi en plein questionnement.
Mêlant sculptures, peintures, gravures, photographies et documents d'archives, cet ouvrage invite à une plongée dans ces années essentielles pour la compréhension des mutations artistiques et intellectuelles de l'après-guerre. Giacometti y apparaît comme un homme pleinement de son temps.
Gallimard/Philharmonie de Paris/Musée des beaux-arts de Montréal
Mucem / Gallimard
Design, architecture, photographie... Il est impossible de restreindre le travail de Charlotte Perriand à un seul domaine d'expression. Au-delà d'une recherche esthétique, c'est une réflexion politique qu'elle développe dans l'ensemble de ses travaux en cherchant à rendre accessible au plus grand nombre un véritable art de vivre. Laure Adler livre ici le portrait d'une femme libre, engagée et visionnaire, illustré par de nombreuses photographies issues des archives de la créatrice.
Gallimard/Musée d'Orsay
«Aller à l'imprimerie, c'est comme pousser la porte du bistrot, quitter l'égocentrisme de l'atelier d'artiste pour retrouver les mordus, les habitués du comptoir lithographique. On respire l'odeur de l'encre. On piétine le même plancher.»Pierre Alechinsky, Ambidextre, Gallimard, 2019
« Je dois écrire sur mon bonheur de recouvrir un dessin de texte. Entre 7 et 22 ans j'ai cru que je serais peintre. À 22 ans le peintre en moi est mort et j'ai commencé d'écrire des romans. En 2008, je suis entré dans une boutique pour en ressortir avec deux grands sacs pleins de crayons et de pinceaux, le peintre en moi n'était pas mort. » Depuis ptus de dix ans,Orhan Pamuk écrit et dessine quotidiennement dans ses carnets. lI y consigne les événements de la journée, note ses réflexions sur l'actualité, s'interroge sur la construction de ses livres, dialogue avec les personnages de ses romans... Les semaines, les mois, les années passent, et l'auteur reprend, complète, crayonne sans cesse les pages restées vides, donnant naissance à un ensembte foisonnant exceptionneI où s'entremêlent textes et dessins.
Pour la première fois, l'écrivain qui rêvait de devenir peintre révèle ses carnets à travers une sélection personnelle réalisée parmi plusieurs milliers de pages.
Nouvelle édition augmentée
L'oeuvre de Frida Kahlo (1907-1954) est peu abondante. Elle ne se compose que de cent quarante-trois peintures, de format généralement réduit, dont deux tiers d'autoportraits. Ce narcissisme frappant est en lien étroit avec sa biographie, avec son pays et son époque, avec ses dons naturels complètement excentriques. Il n'est pas étonnant que les grands «énigmatiques» du XVI? siècle, Jérôme Bosch et Bruegel l'Ancien, figurent parmi ses peintres de prédilection : Frida Kahlo ne montre jamais ses blessures directement, qu'elles soient corporelles - celles qui ont été provoquées par les accidents et les maladies - ou psychologiques. Sa langue symbolique est faite de clés subtiles ; elle est riche de métaphores puisées au fonds de presque toutes les cultures du monde. Les mythes fondateurs aztèques, les mythologies extrême-orientales et antiques et les croyances populaires catholiques se mêlent au folklore mexicain et à la pensée de son époque, avec Marx et Freud. Exotiques et explosives, significatives et vitales dans leur discours artistique, les images de Frida Kahlo sont le miroir d'une âme complexe et souvent effrayante : «Ma vérité intérieure», avait-elle coutume de dire. Dans les années soixante-dix, Frdi Kahlo, déjà figure de proue du Mexique moderne de son vivant, fut découverte par le mouvement féministe, qui donna à son oeuvre une popularité internationale et influença de manière durable sa fortune artistique. La mode porte aujourd'hui l'attention sur son oeuvre : des livres, un film ont raconté sa vie douloureuse, son mariage chaotique avec Diego Rivera, sa laison avec Trotski. Ce choix de quarante-deux chefs-d'oeuvre, reproduits dans leur ensemble et en détails, fait éxclater la qualité picturale et toute la richesse, les beautés et les abîmes de l'oeuvre de Frida Kahlo.
Un peu de Paris est un album entièrement consacré à la capitale, mais vue avec l'humour et l'oeil inimitables de Sempé, où l'on retrouve, à travers les scènes et les lieux du Paris qu'il aime, toute la tendresse et l'ironie délicatement distanciée qui ont fait le succès des albums précédents.
Après le grand succès succès de l'exposition « Icônes de l'art moderne. La collection Chtchoukine » le Fondation Louis Vuitton présente du 24 février au 25 juillet 2021 « Icônes de l'art moderne. La collection Morozov ». Les frères Mikhaïl et Ivan Morozov, hommes d'affaire moscovites, ont constitué une collection extraordinaire d'oeuvres d'art moderne d'artistes tels Picasso, Matisse, Gauguin, Van Gogh, Cézanne, Bonnard, Denis, Degas, ainsi que d'artistes russes (Vroubel, Chagall, Malevitch, Repine, Larionov, Serov...) Nationalisée lors de la révolution de 1917, la collection fut distribuée, après la Seconde Guerre mondiale, entre le musée de l'Ermitage (à Saint-Pétersbourg), le Musée des beaux- arts Pouchkine et la galerie Tretiakov (à Moscou). C'est grâce à la collaboration remarquable de ces musées russes que la Fondation Louis Vuitton présentera ces oeuvres. Il s'agit d'un événement artistique exceptionnel puisque jamais cet ensemble d'oeuvres n'a été présenté hors de Russie. Un dispositif spécial d'accueil du public sera mis en place dans la stricte application des recommandations sanitaires du gouvernement a?n de garantir la sécurité et la meilleure protection des visiteurs.
D'abord peintre, Maillol se tourne vers la tapisserie et les arts décoratifs. Mal connue, cette première partie de sa carrière, au cours de laquelle il regarde Gauguin et Puvis de Chavannes et tisse des liens étroits avec les Nabis, montre un artiste désireux de retrouver les principes du décor mural.
Il découvre la sculpture vers 1895 seulement, d'abord sur bois et de petites dimensions : Octave Mirbeau et Ambroise Vollard entre autres en reconnaissent les qualités.
La Méditerranée réalisée pour le comte Kessler apparaît comme le manifeste du « retour à l'ordre », dont Maillol est un acteur majeur : proscrivant toute recherche d'expression, il instaure un nouveau classicisme et inscrit des corps féminins, à l'anatomie charpentée et sensuelle, dans des formes géométriques simples.
Maillol passe avec aisance de l'esquisse au monumental, dans des allers-retours continuels. L'imposant Monument à Cézanne invite à plonger dans son processus créateur, avant les grandes figures, aboutissement d'un parcours dans lequel la recherche d'une perfection formelle tient une place essentielle.
À l'occasion du centenaire de la naissance de Simon Hantaï (1922-2008), la Fondation Louis Vuitton organise une importante exposition rétrospective de l'oeuvre de l'artiste (du 18 mai au 29 août 2022). D'origine hongroise, Hantaï s'installe à Paris en 1948, ville où il réalise l'ensemble de son oeuvre, d'une fécondité et d'une originalité exceptionnelles, qui le conduira à représenter la France à la 40? Biennale de Venise en 1982.
À l'occasion des 60 ans de la création de la maison de couture, « Yves Saint Laurent aux musées » propose un parcours dans les collections permanentes de six musées parisiens.
Elle illustre la continuité et la profonde unité des liens que le couturier tisse avec l'art, les artistes mais aussi avec les collections publiques françaises.
Etel Adnan, Agam, Cecil Beaton, Pierre Bonnard, André Breton, Daniel Buren, Cassandre, Pierre Chareau, Giorgio de Chirico, Robert Delaunay, Raoul Dufy, Jean Dunand, Lucio Fontana, Alberto Giacometti, François Girardon, Gary Hume, Alain Jacquet, Ellsworth Kelly, Jacques Henri Lartigue, Charles Le Brun, Fernand Léger, Gaspard et Balthazar Marsy, Henri Matisse, Piet Mondrian, Claude Monet, Félix Nadar, Paul Nadar, Joseph Paxton, Irving Penn, Pablo Picasso, Jackson Pollock, Eugène Printz, Thomas Regnaudin, Jacques-Émile Ruhlmann, Jeanloup Sieff, Lord Snowdon, Martial Raysse, Victor Vasarely, Andy Warhol.
« J'aime le soleil ; il n'y en a plus à Paris », aurait déclaré Helmut Newton à l'officier monégasque en charge d'instruire son dossier. Nous sommes en 1981, et c'est sur un trait d'humour que le photographe d'origine allemande arrive à Monte-Carlo, après vingt ans passés à Paris.
Son installation à Monaco n'a rien d'une retraite. Cette période est même une des plus prolifiques et, sans conteste, la plus libre de sa carrière. Il s'essaye ainsi au paysage et développe une de ses séries les plus personnelles, « Yellow Press », images étranges, d'un glamour inquiétant, inspirées de scènes de crimes.
Naturellement, Monaco offre à Newton un cadre original à ses photographies de mode. C'est là aussi qu'il réalise de très nombreux portraits de beautiful people. Ils ont pour noms David Bowie, Michael Cimino, Isabelle Huppert, Paloma Picasso, Robert Evans, etc. Il portraiture également les danseurs des Ballets de Monte-Carlo et la famille princière, notamment la princesse Caroline dont il est proche.
L'exposition « Newton, Riviera » laisse apparaître, d'image en image, un Newton solaire portant un regard à la fois ironique et fasciné sur un mode de vie élégant et facile, un monde d'apparences et de faux-semblants, dont il était à la fois l'acteur et le témoin privilégié.