Traduction neuve de «La Divine Comédie» entreprise par Danièle Robert, qui prend enfin en compte, dans notre langue, l'intégralité de la structure élaborée par Dante. Animée d'un souffle constant, ne se départant jamais, dans sa fidélité même, de la valeur poétique, cette traduction permet d'aller plus avant dans la découverte de la beauté inventive, de la puissance, de la modernité de ce chef-d'oeuvre universel.
Peut-on être sérieux et drôle à la fois ? Quelle « substantifique moelle » se cache sous la fantaisie des apparences ? Publié en 1534, Gargantua, qui narre la vie « très horrifique » d'un géant né par l'oreille de sa mère et inventeur du torchecul, est aussitôt interdit. Mais, par-delà la satire, le récit se colore d'humanisme : quelles méthodes d'enseignement adopter pour former l'habile homme ? Quelles doivent être les vertus du prince chrétien, en particulier en temps de guerre ? Puisé aux bonnes sources, le savoir est une gourmandise, tandis que les appétits guerriers, rendus vils et grotesques, sont balayés par une fin utopique.
Si rire est encore « le propre de l'homme », la langue du XVIe siècle ne nous est plus familière. La présente édition accompagne le texte de Rabelais d'une translation en français moderne, afin que tout lecteur puisse s'y plonger avec l'agilité de Gargantua quand il « nageait en eau profonde, à l'endroit, à l'envers, de côté, de tout le corps, des seuls pieds, une main en l'air tenant un livre».
Dossier 1. Utopies et perfections de l'éducation humaniste 2. Idéaux humanistes sur la guerre et la paix
Don Quichotte lui-même, au seuil de la «Seconde partie» (1615), n'en croit pas ses oreilles : «Il est donc vrai qu'il y a une histoire sur moi?» C'est vrai, lui répond le bachelier Samson Carrasco, et cette histoire - la «Première partie» du Quichotte, publiée dix ans plus tôt -, «les enfants la feuillettent, les jeunes gens la lisent, les adultes la comprennent et les vieillards la célèbrent». Bref, en une décennie, le roman de Cervantès est devenu l'objet de son propre récit et commence à envahir le monde réel. Aperçoit-on un cheval trop maigre? Rossinante!
Quatre cents ans plus tard, cela reste vrai. Rossinante et Dulcinée ont pris place dans la langue française, qui leur a ôté leur majuscule. L'ingénieux hidalgo qui fut le cavalier de l'une et le chevalier de l'autre est un membre éminent du club des personnages de fiction ayant échappé à leur créateur, à leur livre et à leur temps, pour jouir à jamais d'une notoriété propre et universelle. Mais non figée : chaque époque réinvente Don Quichotte.
Au XVIIe siècle, le roman est surtout perçu comme le parcours burlesque d'un héros comique. En 1720, une Lettre persane y découvre l'indice de la décadence espagnole. L'Espagne des Lumières se défend. Cervantès devient bientôt l'écrivain par excellence du pays, comme le sont chez eux Dante, Shakespeare et Goethe. Dans ce qui leur apparaît comme une odyssée symbolique, A.W. Schlegel voit la lutte de la prose (Sancho) et de la poésie (Quichotte), et Schelling celle du réel et de l'idéal. Flaubert - dont l'Emma Bovary sera qualifiée de Quichotte en jupons par Ortega y Gasset - déclare : c'est «le livre que je savais par coeur avant de savoir lire». Ce livre, Dostoïevski le salue comme le plus grand et le plus triste de tous. Nietzsche trouve bien amères les avanies subies par le héros. Kafka, fasciné, écrit «la vérité sur Sancho Pança». Au moment où Freud l'évoque dans Le Mot d'esprit, le roman est trois fois centenaire, et les érudits continuent de s'interroger sur ce qu'a voulu y «mettre» Cervantès. «Ce qui est vivant, c'est ce que j'y découvre, que Cervantès l'y ait mis ou non», leur répond Unamuno. Puis vient Borges, avec «Pierre Ménard, auteur du Quichotte» : l'identité de l'oeuvre, à quoi tient-elle donc? à la lecture que l'on en fait?
Il est un peu tôt pour dire quelles lectures fera le XXIe siècle de Don Quichotte. Jamais trop tôt, en revanche, pour éprouver la puissance contagieuse de la littérature. Don Quichotte a fait cette expérience à ses dépens. N'ayant pas lu Foucault, il croyait que les livres disaient vrai, que les mots et les choses devaient se ressembler. Nous n'avons plus cette illusion. Mais nous en avons d'autres, et ce sont elles, peut-être - nos moulins à vent à nous -, qui continuent à faire des aventures de l'ingénieux hidalgo une expérience de lecture véritablement inoubliable.
De la naissance à la mort d'Arthur.
De son mariage avec Guenièvre.
à la trahison de son ami Lancelot.
De la mort de son père Uther Pendragon.
à son éducation par Merlin.
De l'union de la Table Ronde.
à la quête du Graal.
Ce livre est leur histoire.
Unique traduction intégrale en français du classique de la littérature anglaise Le Roman du roi Arthur et de ses chevaliers de la Table ronde.
Tristan et Yseut ont bu par erreur un philtre magique qui les a rendus irrésistiblement attirés l'un envers l'autre, alors qu'Yseut est la femme du roi Marc... C'est la naissance d'un amour absolu, interdit, qui brave les rapports sociaux et bouleverse l'ordre établi. Née au coeur de l'Occident médiéval, dans la France du XIIe siècle, cette histoire est devenue pour toujours l'archétype de la passion amoureuse.
Édition et traduction de l'ancien français par Daniel Poirion. Préface de Christiane Marchello-Nizia.
Peut-on encore aujourd'hui aimer Francesca, être troublé par Ugolino, trembler aux tourments des damnés de la Comédie ? L'Enfer de Dante, poétique et médiéval, n'a-t-il pas pâli irréparablement auprès des Enfers tout proches, et actifs, que notre époque n'a pas encore fini, semble-t-il, de susciter ?
L'imagination créatrice de Dante est si puissante, et si précise, qu'elle semble décrire par avance, parfois, l'inimaginable horreur moderne. Le gigantesque entonnoir de l'Enfer, qui se creuse jusqu'au centre de la terre, est dépeint comme le réceptacle de tout le mal de l'univers, comme une sorte de sac où viennent s'engouffrer tous les noyaux, tous les atomes de mal épars sur la planète.
Mais nous lisons aussi autre chose dans L'Enfer :
Plus que le catalogue effrayant des péchés et des châtiments possibles, il correspond pour nous au départ de l'exploration, à la première étape du grand roman initiatique d'une civilisation qui est la racine de la nôtre.
De La Bruyère, on sait peu de choses, si ce n'est le fulgurant succès des Caractères, l'oeuvre d'une vie. Avec une manière d'écrire radicalement nouvelle, le moraliste dresse un tableau du comportement et de la psychologie de ses contemporains.Le bourgeois comme le courtisan, à la ville comme à la cour, tous les personnages sont représentés comme sur une scène de théâtre : la vie humaine, dépourvue de profondeur et d'intériorité, devient un pur spectacle, une comédie sociale où les individus sont réduits à de simples machines.Mais derrière la dimension comique perce une réelle inquiétude : témoin de la décadence des moeurs de son temps, La Bruyère regrette que l'homme se soit éloigné de son authentique fondement spirituel et moral. À la recherche du mérite véritable, il oppose au monde livré à la déraison la figure du sage, qui porte sur le réel un juste regard. Bien voir et bien penser, indépendamment de la mode ou de l'autorité de ceux qui font l'opinion : telle est la leçon de cet éblouissant exercice de style que sont Les Caractères.Dossier1. Le moraliste : modèles et postérité2. Du type au personnage : le caractère et le portrait3. Le théâtre du monde : regards sur la comédie sociale4. La cour : de l'accomplissement de soi à l'imposture.
Ô vous qui empruntez le chemin de l'amour, Observez s'il existe un mal au mien pareil.
Je vous prie de souffrir de m'écouter me plaindre.
Ne suis-je pas de tous les tourments le relais ?
Dante Alighieri (1265-1321) a moins de trente ans quand il écrit ce récit autobiographique, entrecoupé de sonnets, de chansons, de ballades et de commentaires. Il y raconte son amour pour Beatrice Portinari qui, dans La Divine Comédie, apparaît comme l'intermédiaire privilégiée entre le voyageur céleste et Dieu. Si La Vita Nuova a revêtu une telle importance dans l'histoire de la littérature, ce n'est pas seulement parce qu'il contient des poèmes d'amour rivalisant avec ceux de Pétrarque, mais parce que ce texte, de passion, puis de deuil, ne cesse de poser la question de la vérité, de la transparence, de l'allégorie. Comme dans la plupart des éditions italiennes, sont adjointes les autres poésies circonstancielles et retrouvées de Dante, du moins celles qui passent pour authentiques. La traduction inédite ici proposée est en alexandrins, hexasyllabes et le plus souvent, sur le modèle des Amours de Ronsard et des quelques vers écrits par Dante directement en français, en décasyllabes.
Les Essais nous rappellent que les études littéraires, les humanités, selon l'expression de l'époque, avaient pour ambition la formation morale de l'homme et non l'acquisition de connaissances : Le gain de notre étude, c'est en être devenu meilleur et plus sage. Cet humanisme a inspiré l'honnête homme du XVIIe siècle puis le philosophe des Lumières. À une époque où la nouveauté est érigée en dogme et l'excès en critère de qualité, il est plus que jamais nécessaire de lire et relire Montaigne.Le recueil contient 30 extraits et 6 essais.
«La Consolation» a été composée dans sa prison par un condamné à mort. L'admiration que cette oeuvre latine du VIe siècle a suscitée sans interruption depuis ne doit pourtant rien, ou peu de chose, aux circonstances vraiment tragiques de sa composition. C'est un chef-d'oeuvre à la fois de la littérature et de la pensée européennes ; il se suffit ; il resterait tel, même si nous ignorions tout de celui qui l'a conçu entre deux séances de torture, dans l'attente de son exécution. Mais puisque ce chef-d'oeuvre n'est pas anonyme, il ne perd rien non plus à être replacé dans ses circonstances : il devient aussi le témoignage de la grandeur à laquelle un homme peut s'élever par la pensée, face à la tyrannie et à la mort. (Marc Fumaroli)
«Le Singe pèlerin» est l'un des plus importants textes de la Chine ancienne. Il raconte une invraisemblable randonnée, celle qu'un moine chinois, Hiuan Tsang, accomplit au début du VIIe siècle en partant pour l'Inde chercher les écritures du bouddhisme. Wou Tch'eng-en reprit à son compte le cycle de légendes qui fleurirent autour du pélerinage de Hiun Tsang, appelé Tripitaka dans ce roman. Il y a dans son récit un mélange unique de beauté et d'absurde, de profondeur et de sottise. Le folklore, l'allégorie, la religion, l'histoire, la satire contre la bureaucratie, la poésie, tout s'y rencontre.
« C'est un livre de bonne foi, lecteur. Il t'avertit dès l'entrée que je ne m'y suis proposé aucune fin que domestique et privée. Je n'y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire. Mes forces ne sont pas capables d'un tel dessein. Je l'ai voué à la commodité particulière de mes parents et amis : à ce que m'ayant perdu (ce qu'ils ont à faire bientôt) ils y puissent retrouver certains traits de mes conditions et humeurs, et que par ce moyen ils nourrissent plus entière et plus vive la connaissance qu'ils ont eue de moi. Si c'eût été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse mieux paré et me présenterais en une marche étudiée. Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention [effort] ni artifice : car c'est moi que je peins. Mes défauts s'y liront au vif, et ma forme naïve [naturelle], autant que la révérence publique me l'a permis. Que j'eusse été entre ces nations qu'on dit vivre encore sous la douce liberté des premières lois de nature, je t'assure que je m'y fusse très volontiers peint tout entier et tout nu. Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre : ce n'est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et vain. Adieu donc. » de Montaigne, ce 1er mars 1580.
En persan, le Shâhnâmeh signifie à la fois le Livre des Rois et le Roi des Livres. Cette épopée mythologique, la plus grande jamais écrite en langue persane (60 000 distiques), de Ferdowsi, poète persan du Xe siècle, né dans le village de Badji, province de Khorassan en Iran, a non seulement transformé l'assemblée du Sultân Mahmoud Ghaznavide en ferdows, ou paradis , au début du XIe siècle, mais a surtout revitalisé la langue persane à une époque où elle risquait d'être supplantée par l'arabe. Depuis plus de mille ans, Le Livre des Rois persans, dont l'originalité tient à sa structure générale, à la qualité de sa langue et à son ambition didactique, garde vivante la connaissance de la gloire ancienne, de l'éthique politique et de l'identité culturelle de l'Iran. Et cela grâce aux manuscrits illustrés ou calligraphiés du Shâhnâmeh, dont les princes et les rois des dynasties iraniennes n'ont cessé de commander de nouvelles copies.
Les morceaux choisis dans le présent recueil offrent une première approche synthétique de cet ouvrage fondateur et considérable par son volume et son rayonnement.
Peu de légendes ont marqué l'imaginaire amoureux de notre civilisation aussi fortement que celle de Tristan et Iseut. Ce volume réunit les romans et les récits en vers français qui en constituent, au XIIe siècle, les monuments les plus anciens : les romans de Béroul et de Thomas, la Folie Tristan, le lai du Chèvrefeuille et celui du Donnei des Amants (ou « Tristan rossignol »). On y a joint, traduite pour la première fois en français, la saga norroise du XII.
Cet ouvrage se propose d'éclairer l'une des mythologies européennes les plus célèbres, culturellement, symboliquement et historiquement : plus connue sous le nom de L'Or du Rhin, grâce à l'oeuvre du compositeur Richard Wagner, cette saga germanique fait directement écho à sa soeur aînée, L'Edda scandinave. Largement récupérée et instrumentalisée par l'Allemagne nazie, elle est retombée dans les ténèbres, après des siècles de lumière.
La traduction d'Emile dLe aveleye lui rend hommage, et, ici produited ans son intégralité, en permet une meilleure appréhension. Précédée d'une étude sur la formation des épopées nationales, on y retrouve tous les éléments qui font la richesse de la littérature en vogue, la Fantasy. L'oeuvre de J.R.R. Tolkien en est pétrie, tant il est vrai que l'imaginaire européen est imprégné depuis toujours par la Völsunga scandinave, et son corrolaire, le Niebelungenlied allemand. Cette traduction est LA référence concernant ce texte fondateur.
Aimer et comprendre la fantasy contemporaine, c'est (re)connaître ses sources d'inspirations premières : les épopées nordiques et celtes.
Plus encore, l'enjeu proposé par l'essai d'Albert Réville n'est-il pas de savoir ce qu'est l'histoire de l'Europe, à partir de ces références communes, de ses idéaux et de ses peurs ? Dans cette optique, remettre l'épopée des Nibelungen dans son contexte, loin du seul romantisme wagnerien, est éclairant.
Suivi d'un essai d'Albert Réville
«Pour la première fois depuis sept siècles, et à vrai dire pour la première fois dans le monde, l'oeuvre entière de Dante, prose et vers, écrits latins comme écrits italiens, est présentée en un seul volume : constamment comparée à elle-même, et expliquée de page en page sans en manquer une seule. Et parfois le traducteur, dans sa longue étude, a été amené à renouveler l'interprétation de la pensée de Dante, voire à proposer des leçons nouvelles, peut-être hardies, mais toujours consciencieuses et curieuses, là où la lettre est altérée par la tradition, et difforme ou absurde. La connaissance des sources classiques, bibliques, françaises ou provençales, qui alimentent l'inspiration du grand Florentin, semblera sans douté élargie et éclairée au terme de cette lecture, pour les spécialistes eux-mêmes, bien que le livre s'adresse avant tout au grand public. Pour la foule des «honnêtes gens», le traducteur a cherché sans cesse, dans la présentation de La Comédie ou des Rimes, et même des Églogues latines, à donner au lecteur de chez nous une impression de poésie comparable à celle que peut éprouver un lecteur italien d'aujourd'hui. Aux étudiants, aux spécialistes de l'Histoire - histoire politique, histoire des moeurs et des arts, histoire des langues romanes, de la philosophie antique ou médiévale, de la théologie parfois, ce livre apportera une nourriture captivante pour l'esprit.» Bulletin Gallimard, 1965.
Au bord de l'eau est une des oeuvres les plus connues du patrimoine chinois. Il s'agit d'un de ces romans à épisodes de cette littérature ancienne qui s'est formée en marge de la littérature classique.
La trame du livre est simple : on introduit d'abord les héros (d'une folle variété, et dont certains demeurent jusqu'à nos jours des types connus de tous), jusqu'à leur progressif rassemblement et jusqu'à la formation de la société idéale des frères jurés du Liang-shan, où ont lieu de truculentes aventures ; puis les braves se mettent au service de l'empereur et, au cours des guerres contre les rebelles, disparaissent l'un après l'autre. Tel est le fil conducteur ; mais les épisodes et les intrigues, d'une merveilleuse invention et d'une charmante diversité, ne cessent de créer de nouveaux rameaux d'histoires ; au fil des péripéties accumulées, des aventures qui, de méandre en méandre, se recroisent et s'amplifient, selon la subtile fantaisie de l'auteur chinois, surgissent une multitude de personnages divers qui composent une fresque haute en couleurs, débordante de vie, de la Chine du Moyen Âge.
Tristan et Iseut, est un mythe littéraire considéré comme la première vraie Histoire d'amour.Tristan et Iseut est un mythe littéraire médiéval dont l'action est située en Cornouailles, en Irlande et en Bretagne. À l'origine, l'histoire est une tragédie centrée sur l'amour adultère entre le chevalier Tristan (ou Tristram) et la princesse Iseult (ou Yseut, Isolde..) depuis qu'elle est apparue par écrit, au XIIe siècle.
LE LIVRE Marc envoie Tristan chercher Iseut la Blonde pour lui demander sa main. Mais sur le chemin du retour Tristan et Iseut boivent un philtre d'amour consacré au mari. Tristan et Iseut tombent donc perdument amoureux. Tristan accepte de restituer Iseut à Marc et de quitter le pays. Il se marie avec une autre Iseut, Iseut aux Mains Blanches.
Lorsque Tristan, blesséà mort, appelle Iseut la Blonde à son secours, car elle est la seule capable de le guérir, il convient que le bateau reviendra avec une voile blanche si elle accepte de le secourir. Mais l'épouse de Tristan, de colère et de jalousie, lui dit que la voile est noire. Se croyant abandonné, il se laisse mourir. Iseut la Blonde, apprenant la mort de Tristan, se laisse mourir dans ses bras.
Pour Augustin, comme pour Cicéron ou Sénèque, l'homme était d'abord un malade qui doit chercher un remède à ses souffrances, dans la sagesse ou la soumission à la grâce divine. Pétrarque soutient, lui, une autre conception, celle d'un poète pour qui la souffrance elle-même peut être une source de joie : « Mille plaisirs ne valent pas une douleur. » Comme l'amour de Laure, la douleur fait partie de l'expérience intérieure de Pétrarque qui en proclame la légitimité et la valeur. « Je ne peux freiner mon désir, finit-il par répondre aux objurgations du saint. » «Mon secret» n'est pas seulement la clé du «Canzoniere» et un classique de l'anthropologie de la Renaissance, c'est aussi un des plus beaux textes jamais consacrés à l'amour, à la douleur et à la poésie.
XIe siècle, à Séville. Rodrigue et Chimène se préparent à célébrer leur mariage lorsqu'une dispute survient entre leurs familles, Pour venger son père, Rodrigue doit tuer celui de Chimène. Comment conserver son honneur et son amour ? Les jeunes héros y parviendront-ils sans trahir leurs propres valeurs ?
Personne ne peut damer le pion à Renart, Renart dore la pilule à tout le monde, Renart enjôle, Renart cajole, Renart n'est pas un modèle à suivre.
Personne, fût-il son ami, ne le quitte indemne.
Renart est plein de sagesse et d'habileté, et aussi de discrétion.
Mais en ce bas monde personne n'est assez sage pour être à l'abri d'une folie.
Ce volume contient :
Branches I, la et Ib : Le Jugement de Renart. Le Siège de Maupertuis. Renart teinturier. Renart jongleur.
Branche II : Renart et Chantecler le Coq. Renart et la Mésange. Renart et Tibert le Chat. Renart et Tiécelin le Corbeau. Renart et la Louve.
Branche III : Renart et les anguilles. La tonsure d'Isengrin. La pêche à la queue.
Branche IV : Renart et Isengrin dans le puits.
Branches V et Va : Renart, Isengrin et le jambon. Renart et le grillon. Les plaintes d'Isengrin et de Brun.
Branche VI : Le Duel de Renart et d'Isengrin.
Les récits du premier tour du monde imaginaire, entre gravité et fantaisie, science et folklore médiévaux. Un best-seller du Moyen Âge !
Présenté comme un récit de pèlerinage en Terre sainte suivi d'un voyage en Orient, le Livre de Mandeville (1356) est une habile compilation d'ouvrages récents, écrits par des voyageurs bien informés (Guillaume de Boldensele, Odoric de Pordenone, Hayton).
Toutefois, enhardi par les réflexions des savants de son époque sur la sphéricité de la terre, notre Jules Verne médiéval conduit son narrateur à s'aventurer jusqu'aux terres par-delà , espace encore inexploré où l'on croise, à côté des êtres fabuleux légués par la tradition, aussi bien Alexandre que le Prêtre Jean, dans l'intention de lui faire accomplir le premier tour du monde.
La Folie Tristan, un chef d'oeuvre de la littérature médiévale, met en scène Tristan grimé en fou errant pour voir Iseult retenue par le roi Marc à Tintagel. Refusant de le reconnaître sous son déguisement, Yseult l'amène à dérouler leur histoire, épisode après épisode, comme on fait émerger des eaux profondes de la mémoire la vérité forclose. Le texte, donné en ancien français et en français moderne dans le respect de la forme originale, est suivi du « Lai du chèvrefeuille » de Marie de France, écrit à la fin du XIIe siècle, comme La Folie Tristan.
Nombreux sont ceux qui connaissent ou croient connaître l'oeuvre d'Eckhart après avoir lu quelques-uns des sermons qu'il a prononcés en langue allemande, mais la lecture de l'oeuvre latine fait découvrir le véritable fonds d'où proviennent les textes les plus connus d'Eckhart.
Il ne faut donc pas s'attendre à lire dans ce Commentaire du Livre de l'Exode une explication détaillée des lieux et du parcours suivi par le peuple juif dans le désert. De cela il n'est pas question, pas plus que de l'idée de l'exil.
L'objectif est autre : il ne s'agit pas de commenter un texte, mais d'entendre la Parole de Dieu.
Cela suppose d'aller au-delà de notre compréhension des images et concepts, pour les recueillir comme des paraboles pleines de la sagesse divine.
Ce commentaire s'inscrit dans la perspective de L'oeuvre tripartite, où Eckhart s'attache à comprendre la nature de Dieu, la puritas essendi, qui est le quatrième point de son programme de prédication, ce qui l'amène à dire que l'être est Dieu et à s'attacher au commentaire d'Exode 3, 14, dont il donne une interprétation originale, à partir de l'image de la bullitio.