« Le 18 août 2021, j'ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l'Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu'il n'en sait pas grand-chose. Comment l'appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment. Est-ce un témoignage, un testament, une oeuvre ?
Celle d'une jeune fille, qui n'aura pour tout voyage qu'un escalier à monter et à descendre, moins d'une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l'imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J'imaginais la nuit propice à accueillir l'absence d'Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s'est habitée, éclairée de reflets ; au coeur de l'Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver. » Lola Lafon À l'écoute des traces laissées par ceux qui vécurent dans l'Annexe, Lola Lafon interroge et détisse le mythe d'Anne Frank pour mieux s'approcher de l'adolescente qu'elle fût et de sa mue en écrivaine à l'oeuvre censurée, autant malmenée qu'adorée.
Une trentaine de textes brefs qui déclinent ces petits riens de la vie quotidienne, véritables moments de bonheur indicibles. De la cueillette des mûres, au plaisir sans complexe de savourer un banana-split, en passant par la magie colorée des kaléidoscopes ou l'épluchage subtil des petits pois. Ces textes mis en bouche par Jean-Pierre Cassel évoquent irrésistiblement les plaisirs minuscules que chacun connaît : le dîner au jardin, à la fraîche, l'odeur beurrée des croissants chauds, les loukoums fondants de chez l'épicier arabe... Plaisirs simples et essentiels que l'on savoure, comme les mots de Jean-Pierre Cassel, narrateur exquis.
Le 19 mars 1944, Albert Camus et Maria Casarès se croisent chez Michel Leiris. L'ancienne élève du Conservatoire, originaire de La Corogne et fille d'un républicain espagnol en exil, n'a que vingt et un ans. Elle a débuté sa carrière en 1942 au Théâtre des Mathurins, au moment où Albert Camus publiait L'Étranger chez Gallimard. L'écrivain vit alors seul à Paris, la guerre l'ayant tenu éloigné de son épouse Francine, enseignante à Oran. Sensible au talent de l'actrice, Albert Camus lui confie le rôle de Martha pour la création du Malentendu en juin 1944. Et durant la nuit du Débarquement, Albert Camus et Maria Casarès deviennent amants. Ce n'est encore que le prélude d'une grande histoire amoureuse, qui ne prendra son vrai départ qu'en 1948.
Jusqu'à la mort accidentelle de l'écrivain en janvier 1960, Albert et Maria n'ont jamais cessé de s'écrire, notamment lors des longues semaines de séparation dues à leur engagement artistique et intellectuel, aux séjours au grand air ou aux obligations familiales. Sur fond de vie publique et d'activité créatrice (les livres et les conférences, pour l'écrivain ; la Comédie-Française, les tournées et le TNP pour l'actrice), leur correspondance croisée révèle quelle fut l'intensité de leur relation intime, s'éprouvant dans le manque et l'absence autant que dans le consentement mutuel, la brûlure du désir, la jouissance des jours partagés, les travaux en commun et la quête du véritable amour, de sa parfaite formulation et de son accomplissement. Nous savions que l'oeuvre d'Albert Camus était traversée par la pensée et l'expérience de l'amour. La publication de cette immense correspondance révèle une pierre angulaire à cette constante préoccupation. « Quand on a aimé quelqu'un, on l'aime toujours », confiait Maria Casarès bien après la mort d'Albert Camus ; « lorsqu'une fois, on n'a plus été seule, on ne l'est plus jamais ».
"Limonov n'est pas un personnage de fiction.
Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine; idole de 1'underground soviétique sous Brejnev; clochard, puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan; écrivain branché à Paris; soldat perdu dans les guerres des Balkans; et maintenant, dans l'immense bordel de l'après communisme en Russie, vieux chef charismatique d'un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement.
C'est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d'aventures. C'est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale."
«Je suis convaincue de l'urgence morale qu'il y a à nous atteler à imaginer ensemble une éducation différente pour nos enfants, pour tenter de créer un monde plus juste à l'égard des femmes et des hommes.» À une amie qui lui demande quelques conseils pour élever selon les règles de l'art du féminisme la petite fille qu'elle vient de mettre au monde, Chimamanda Ngozi Adichie répond sous la forme d'une missive enjouée, non dénuée d'ironie, qui prend vite la tournure d'un manifeste. L'écrivaine nigériane examine les situations concrètes qui se présentent aux parents d'une petite fille et explique comment déjouer les pièges que nous tend le sexisme, à travers des exemples tirés de sa propre expérience. Cette lettre manifeste s'adresse à tous : aux hommes comme aux femmes, aux parents en devenir, à l'enfant qui subsiste en nous et qui s'interroge sur l'éducation qu'il a reçue. Chacun y trouvera les clés d'une ligne de conduite féministe, qui consiste à croire en la pleine égalité des sexes et à l'encourager. Quinze suggestions mises en voix avec énergie par Annie Milon, rassemblées en un texte humble qui reprend le combat féministe de l'auteure. L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
National Best Seller From the National Book Awardwinning author of Just Kids : an unforgettable odyssey of a legendary artist, told through the prism of the cafés and haunts she has worked in around the world. It is a book Patti Smith has described as a roadmap to my life. M Train begins in the tiny Greenwich Village café where Smith goes every morning for black coffee, ruminates on the world as it is and the world as it was, and writes in her notebook. Through prose that shifts fluidly between dreams and reality, past and present, and across a landscape of creative aspirations and inspirations, we travel to Frida Kahlos Casa Azul in Mexico; to a meeting of an Arctic explorers society in Berlin; to a ramshackle seaside bungalow in New Yorks Far Rockaway that Smith acquires just before Hurricane Sandy hits; and to the graves of Genet, Plath, Rimbaud, and Mishima. Woven throughout are reflections on the writers craft and on artistic creation. Here, too, are singular memories of Smiths life in Michigan and the irremediable loss of her husband, Fred Sonic Smith. Braiding despair with hope and consolation, illustrated with her signature Polaroids, M Train is a meditation on travel, detective shows, literature, and coffee. It is a powerful, deeply moving book by one of the most remarkable multiplatform artists at work today.
Un an après la parution du Voyage autour du monde de Bougainville, Diderot, intéressé par l'opposition des moeurs entre les Français et les Tahitiens telle que décrite dans le rapport qu'en fait l'auteur, décide d'ajouter un supplément à ce récit sous forme d'un dialogue philosophique et sociologique entre deux personnages fictifs dénommés A et B. Il ajoute une confrontation directe des deux civilisations sous forme d'une conversation censée avoir existée entre l'aumônier de l'expédition et un vieux sage de l'ile décrit par Bougainville comme étant réfractaire à la venue des européens.
Ce texte, de forme limpide et spirituelle, est porteur de hardiesses morales et philosophiques qui en font un des sommets de la pensée des Lumières.
Qu'il suive le fil d'Ariane sur les traces du Minotaure pour évoquer Oran et ses alentours, qu'il revisite le mythe de Prométhée à la lumière de la violence du monde moderne, ou qu'il rêve à la beauté d'Hélène et de la Grèce, Albert Camus nous entraîne tout autour de la Méditerranée et de ses légendes. Un court recueil de textes lyriques et passionnés pour voyager de l'Algérie à la Grèce en passant par la Provence. Philippe Caubère nous emporte au coeur d'un bref recueil de textes poétiques ponctués d'un doux son de clarinette. L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
Publié en France en 2017 par Actes Sud, le recueil Le silence même n'est plus à toi rassemble quelques-unes des chroniques d'Asli Erdogan parues dans le journal Özgu?r Gu?ndem, où elle dénonçait les atteintes à la liberté d'opinion. Elle le fait avec une grande exigence poétique, mêlant lucidité et beauté de la langue.
Faut-il accueillir avec douleur, avec humour ou avec compréhension les paroles du grand chef qui, après avoir de facto privé des millions de femmes de leur droit à l'avortement, sur un ordre murmuré du bout des lèvres, déclarait le 8 Mars : « Je vais m'occuper personnellement du problème des femmes, comme je me suis occupé de celui de la cigarette ». Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte ! Ceci n'est pas le slogan d'un seul jour, c'est notre réalité individuelle ! Ce sont les femmes qui changent la Turquie, qui la transforment et la transformeront. A.E
"Cherchez à comprendre le dernier mot de ce que disent dans leurs chefs-d'oeuvre les grands artistes, les maîtres sérieux, il y aura Dieu là-dedans."" Lettre de Vincent à Théo".
Que savons-nous de La Fontaine, sans doute le plus grand poète de notre langue française ?
Voici une promenade au pays vrai d'un certain tout petit Jean, né en 1621, dans la bonne ville de Château-Thierry, à l'entrée de la Champagne. Bientôt voici Paris, joyeux Quartier latin et bons camarades : Boileau, Molière, Racine. Voici un protecteur, un trop brillant surintendant des Finances, bientôt emprisonné. Voici un très cohérent mari : vite cocu et tranquille de l'être, pourvu qu'on le laisse courir à sa guise. Voici la pauvreté, malgré l'immense succès des Fables. Et voici des Contes, que l'Éducation nationale, qui n'aime pas rougir, interdisait de nous apprendre. Vous allez voir comme La Fontaine ressemble à la vie : mi-fable, mi-conte.
La Fontaine, une école buissonnière a donné lieu à une série d'émissions diffusées sur France Inter pendant l'été 2017. Cette édition en reprend les enregistrements, par l'auteur, et les complète avec la lecture, par Dominique Pinon, de chapitres et fables additionnels figurant dans l'édition originale du livre.
" Les seuls changements importants, ceux d'où le renouvellement des civilisations découle, s'opèrent dans les opinions, les conceptions et les croyances... " " La destruction des croyances religieuses, combinée avec l'émergence de nouvelles technologies, va entraîner une mutation dans le mental collectif. (.) Les sociétés qui émergeront du chaos devront compter avec une puissance nouvelle : les foules. " Dans ce texte publié en 1895, Gustave Le Bon, avance des idées sur la psychologie collective qui parurent choquantes à l'époque mais qui gardent aujourd'hui encore toute leur pertinence.
" La foule est toujours dominée par l'inconscient " " Connaître l'art d'impressionner l'imagination des foules c'est connaître l'art de les gouverner ".
Processus électoraux, sociétés de consommation, marketing, téléréalité et réseaux sociaux, mondialisation, plus que jamais notre époque moderne plonge davantage dans cette " ère des foules " prévue par Le Bon.
Un livre audio indispensable pour qui veut comprendre les ressorts des comportements collectifs.
Chahuts et canulars juvéniles ouvrent ce livre qui invite en morale comme en une terre inconnue, sur la pointe des pieds. Rire, oui, mais, assassin, il peut tuer alors que le rire aimable caresse. Petite Poucette chahute ici Grand-Papa Ronchon, mais avec une narquoise douceur.
Et quelle culture commença autrement que par une désobéissance espiègle, comme celle de notre mère à tous, qui, au Paradis, croqua, dit-on, une pomme du pommier ?
Un éloge de l'humilité et de l'espièglerie qui fait du bien en ces temps bousculés !
La nuit, chacun la voit, la vit, la sent, l'apprivoise à sa manière. De celle de Guyane, trouée d'un faible lampadaire sous la lueur duquel, enfant, à la faveur de la moiteur et du silence, elle allait lire en cachette, à celle qui lui permettait de régler ses comptes avec les péchés capitaux que les religieuses lui faisaient réciter dans la journée, la nuit a souvent été, pour Christiane Taubira, une complice, une alliée, une sorte de soeur intime, un moment particulier.
C'est la nuit des chansons qu'on adore et dévore, la nuit du sommeil qui refuse qu'on annonce la mort d'une mère, la nuit des études passionnées et des yeux en feu à force de scruter les auteurs sacrés, la nuit qui ouvre sur les petits matins des métros bougons et racistes. C'est aussi la nuit des militantismes, de la Guyane qui se révolte, des combats furieux à l'Assemblée autour du mariage pour tous - un cathéter au bras et le courage en bandouillère. C'est enfin la nuit d'un tragique vendredi 13, bientôt suivie de celle où l'on décide d'un adieu.
Ces nuits des espoirs, des questions, des inquiétudes parfois, des colères aussi sont un roman du vrai. Un récit littéraire où l'auteur montre que la vie est souvent plus forte, inventive, poétique, envoûtante, dure, terrible que bien des fictions.
Franz Kafka connut d'abord Milena comme traductrice : elle établissait la version tchèque de quelques-unes de ses proses courtes. Ces relations se transformèrent en une liaison passionnée dont les lettres permettent de suivre le progrès. Cette passion ne dura qu'un instant, elle tient en quelques mois à peine. Les lettres racontent d'un bout à l'autre ce roman d'amour, orgie de désespoir et de félicité, de mortification et d'humiliation. Car qu'elle qu'ait pu être la fréquence de leurs rencontres, leurs amours restent essentiellement épistolaires. Milena est morte vingt ans après Kafka, ddans le camp de concentration de Ravensbrück.Dans Lettres à Milena, Franz Kafka se révèle tour à tour tendre, heureux, amoureux, angoissé, peureux et désemparé. Robin Renucci interprète avec justesse et fidélité toute la palette de sentiments qui traversent ces lettres magnifiques. Un témoignage bouleversant sur l'intimité d'un des plus grands auteurs du XX? siècle.
Plus j'avance dans la vie et plus s'affirme en moi la conviction selon laquelle il ne peut y avoir de changement de société sans un profond changement humain. Et plus je pense aussi que seule une réelle et intime convergence des consciences peut nous éviter de choir dans la fragmentation et l'abîme. Ensemble, il nous faut de toute urgence prendre "conscience de notre inconscience", de notre démesure écologique et sociétale, et réagir".
Pierre Rabhi
« Je chanterai maintenant la beauté de ce monde qui est notre tout fragile, passager, fluctuant et qui est notre seul trésor pour nous autres, pauvres hommes, aveuglés par l'orgueil, condamnés à l'éphémère, emportés dans le temps et dans ce présent éternel qui finira bien, un jour ou l'autre, par s'écrouler à jamais dans le néant de Dieu et dans sa gloire cachée. » À partir d'une promenade dans nos origines, ce livre raconte l'histoire de l'univers. Sous les traits d'un détective métaphysique, Jean d'Ormesson mène l'enquête et tente avec gaieté de percer ce mystère du rien, c'est-à-dire du tout. Ravissements et surprises sont au rendez-vous de son épatante entreprise.
L'Ethique à Nicomaque d'Aristote est composée de neuf livres qui traitent les moyens d'atteindre le bonheur en développant la vertu.
Les deux derniers livres sont consacrés à définir l'amitié, telle qu'elle existe et telle qu'elle doit être vécue par l'homme vertueux. La méthode aristotélicienne permet de distinguer les différentes causes et les différentes manifestations de l'amitié, nécessaire à l'homme et qui lui révèle son appartenance à la communauté. Le véritable ami est celui qui aime l'autre pour lui, et non en vue de ce qu'il peut lui apporter.
Stefan Zweig est fasciné par les grandes aventures de l'esprit humain, et particulièrement celle de la création romanesque.
Trois maîtres, ce sont trois «géants» du XIXe siècle qui ont forgé un univers autonome, portant l'empreinte d'une puissante personnalité, avec ses types humains, ses lois morales, sa métaphysique.
Chez Balzac, l'élan créateur exprime une volonté de puissance par rapport à la société ; chez Dostoïevski, l'affirmation d'un destin tendu entre extase et anéantissement ; chez Dickens, l'accord entre un génie individuel et les traditions d'une époque. Chacun incarne ainsi un «type» d'artiste exemplaire.
Pénétration psychologique, admiration passionnée, intime complicité d'un romancier avec ses grands modèles, font de Trois Maîtres un chef-d'oeuvre critique inégalé.
"« C'est arrivé en douce, subrepticement, sournoisement, sans prévenir, une vraie saloperie, une lente et insidieuse pénétration. Je suis l'esclave d'une chose indéfinissable qui est en train de me détruire et je lui obéis sans aucune résistance. » « Quelque chose a changé. » Avec ses quatre mots, commence le nouveau récit de Philippe Labro. Ce « quelque chose » n'est autre que le début de la plongée dans une dépression nerveuse dont il a été victime entre septembre 1999 et mai 2001. L'histoire s'amorce dans ses bureaux de « patron » de RTL et se termine au festival de Cannes où il siège comme juré. Entre ces deux moments, le lecteur va suivre les « séquences du malheur » et les « séquences du bonheur » d'un homme qui « craque » au sommet de sa réussite, et qui va dire la vérité sur cette maladie qui touche, a touché, touchera un Français sur cinq. Mais ce témoignage unique constitue aussi une éclatante affirmation de la force de la vie. Avec la patience, la compréhension et l'amour de ses proches, «on peut s'en sortir», jure Philippe Labro."
Écoutez lire propose une sélection des textes emblématiques des prises de parole publiques d'Albert Camus effectuées entre 1946 et 1957.D'une conférence à l'autre, Camus explicite et manifeste son engagement d'homme, qui vise à redonner voix, figure et dignité à ceux qui en ont été privés par un demi-siècle de bruit et de fureur.Dans ces sept prises de parole choisies, il aborde les sujets de la civilisation européenne et de la place de l'intellectuel dans celle-ci, de l'Algérie, de la crise existentielle de l'homme du XX? siècle qui vient de connaître la Seconde Guerre mondiale et qui s'interroge sur l'avenir géopolitique mondial... Des propos d'une force et d'une actualité déroutantes.
Sont à retrouver dans ce livre audio inédit :
- « La crise de l'Homme » (1946) ;
- « Sommes-nous des pessimistes ? » (1946) ;
- « L'Europe de la fidélité » (1951) ;
- « Conférence au Casal de Catalunya » (1951 ;
)- « L'avenir de la civilisation européenne » (1955) ;
- « Appel pour une trêve civile en Algérie » (1956) ;
- « Conférence à l'université d'Uppsala » (1957) ;
- « Discours de Stockholm » (1957). Extrait de la captation officielle d'Albert Camus devant l'Académie Nobel, archive exceptionnelle de l'INA.
Samuel Labarthe interprète avec talent les conférences et discours d'Albert Camus. Par sa lecture, il nous dévoile toute leur force et leur actualité.
Personne ne peut comprendre ce que représentent ces premiers dessins pour moi. Seul Rilke l'avait pressenti. (Balthus, 1998) Trouver une chose, c'est toujours amusant ; un moment avant elle n'y était pas encore. Mais trouver un chat, c'est inouï ! Car ce chat, convenez-en, n'entre pas tout à fait dans votre vie, comme ferait, par exemple, un jouet quelconque ; tout en vous appartenant maintenant, il reste un peu en dehors, et cela fait toujours : la vie + un chat, ce qui donne, je vous assure, une somme énorme. Perdre une chose, c'est bien triste. Il est à supposer qu'elle se trouve mal, qu'elle se casse quelque part, qu'elle finit dans la déchéance. Mais perdre un chat : non ! Ce n'est pas permis.
Or la perte, toute cruelle qu'elle soit, ne peut rien contre la possession, elle la termine, si vous voulez ; elle l'affirme ; au fond, ce n'est qu'une seconde acquisition, tout intérieure cette fois et autrement intense. (Rilke, 1920) Balthus a 11 ans quand, à Nyon, il trouve un chat qu'il va adopter et rapidement perdre. L'enfant racontera cette histoire en une quarantaine de dessins que le poète Rilke fera publier en y ajoutant un texte de sa main. Cette nouvelle édition de Mitsou est complétée par un CD où le comédien Michael Lonsdale dit les textes de Rilke.
A douze ans, Balthus publie, à Zurich, ses premiers dessins dans un recueil préfacé par Rilke, intitulé Mitsou, nom d'un chat qu'il avait trouvé et ensuite perdu. Les quarante dessins du recueil sont précédés des lettres, rédigées en français par Rilke, adressées à Balthus de 1920 à 1926.
On connaissait une dizaine de lettres de Lou à Guillaume Apollinaire. Grâce à une découverte récente dans les archives du poète, c'est désormais près de cinquante nouvelles lettres qui sont accessibles. Lou, amante volage d'Apollinaire, assume sans culpabilité libertinage et liberté d'expression mais ne reste pourtant pas indifférente aux silences de Guillaume. Le poète apparaît alors moins comme le jouet d'une maîtresse frivole que comme celui qui a choisi de vivre discrètement une nouvelle aventure avec Madeleine Pagès, sa fiancée d'Oran. Aussi, l'image de Lou comme celle du poète d'«Ombre de mon amour» se voient enrichies et sensiblement modifiées par ces lettres, qui appellent une relecture des Lettres à Lou dont blancs et silences sont enfin comblés. Rebecca Marder incarne avec fougue Lou, femme libre et amoureuse. Elle nous offre une lecture délicieuse de ces lettres tour à tour espiègles, crues ou enfantines, mais toujours passionnées. L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.