Éditorial : Maud Simonnot, «Sous sa couverture d'un rouge éclatant, le nouveau numéro de la Nrf fait volontairement coexister deux dossiers aux antipodes l'un de l'autre.»Femmes : Claire Marin, Ton âgeHélène Gestern, Être neutre, être femmeKerwin Spire, Vies de Lesley BlanchCarol Ann Duffy, Mme la BêteNathalie Azoulai, Pour Sylvie Guillem, et tout le tralala du corps des fillesPatrick Autréaux, Le livre-placenta. Água viva de Clarice LispectorJulia Kerninon, Le personnage féminin. Les Lionnes de Lucy EllmannCamille Dejardin, John Stuart Mill, Harriet Taylor et l'émancipation des femmes : liberté, égalité, mixitéHemley Boum - Anne-Sophie Stefanini, Nos libertésAnna Ayanoglou, Symptômes, jour et Symptômes, nuitLe dossier Céline : Louis-Ferdinand Céline, La vieille dégoûtante (nouvelle inédite)Philippe Bordas, L'ultrafin célinienAlban Cerisier, Ce fut Angèle ma première lectrice. Sur Londres de CélineYves Pagès, Londres : hors champ cosmopolite pour apatrides désenchantésJavier Santiso, Les dimanches on sort les vieuxJosselin Guillois, Fragments d'un Journal (fictif) de Louis-Ferdinand CélineDans la bibliothèque de... : Michèle Gazier, Dans la bibliothèque d'Annie ErnauxCritiques libres : Maylis Besserie, Patrick Grainville, Trio des Ardents (Seuil)Dominique Barbéris, Karel Schoeman, Le jardin céleste (Acte Sud)David Rochefort, Mathieu Belezi, Le petit roi (Le Tripode)Olivier Barrot, La Comédie-Française en trois actesPatrick Amine, La réouverture du musée royal des Beaux-Arts d'AnversSean J. Rose, «Le bégaiement de l'histoire», Thomas Demand au Jeu de Paume
Chaque nume´ro de Sphe`res explore une communaute´ de passionne´s pour en raconter les grandes histoires. Car de´couvrir la passion d'une personne, c'est de´voiler ce qu'elle a de plus intime et de plus essentiel.
Et de´couvrir une passion partage´e par des milliers d'autres, c'est comprendre une facette de notre socie´te´.
Ce numéro de rentrée sera placé sous le signe de la combativité, avec un dossier consacré au thème "se battre". Que signifie "se battre" quand on est une femme, socialisée comme un individu vulnérable ?
Au programme également, une rencontre entre la chanteuse Pomme et l'actrice Nadège Beausson-Diagne ; un portrait de Virginia Woolf par l'écrivaine Geneviève Brisac, et un entretien avec la dessinatrice Pénélope Bagieu. Le débat sera consacré à une question brûlante :
Pourquoi l'intersectionnalité fait-elle si peur ? Le reportage nous emmènera à Malaga, pour tirer un bilan des tribunaux dédiés aux violences de genre créés il y a 10 ans. La BD, signée Thomas Azuelos, racontera l'une des premières grèves de femmes du XXe siècle : celle des transbordeuses d'oranges dans le sud de la France.
Une plongée dans l'Amérique d'aujourd'hui, par la littérature. À travers ses grands auteurs, ce numéro décrypte les drames du passé, l'histoire de certains peuples déracinés, et la colère sourde d'un pays secoué par une urgence sociale et une déroute politique.
Ce numéro du 1 des libraires nous emmène du côté du dessous du mythe de l'Amérique, le pouvoir de la fiction et la parole des écrivains pour nous emmener du côté des dessous du mythe de l'Amérique.
Pourquoi nous plongeons-nous dans les mondes imaginaires ? Qu'allons-nous chercher dans les terres de Westeros ou du Mordor ? Est-ce une évasion, à l'heure des grands bouleversements mondiaux, ou cherchons-nous au contraire un miroir déformant pour mieux observer notre réalité ? Le 1 des libraires invite à un grand voyage à travers différents continents littéraires. Et en deuxième feuille, envol vers le pays imaginaire de Peter Pan !
En décembre prochain, Front Populaire consacrera son hors-série annuel à un immense écrivain, doublé d'un visionnaire de notre décadence: Michel HOUELLEBECQ.
En décembre prochain, Front Populaire consacrera son hors-série annuel à un immense écrivain, doublé d'un visionnaire de notre décadence: Michel HOUELLEBECQ.
Un n° spécial qui analysera les prophéties de l'auteur d'Anéantir et ses inquiétudes devant des phénomènes aussi variés que l'euthanasie, l'islam, le transhumanisme et le libéralisme européen, qui menacent selon lui notre civilisation.
· Interview fleuve de Michel HOUELLEBECQ.
· Contributions de: Michel ONFRAY, François-Xavier BELLAMY, Renaud CAMUS, Robert REDEKER, Jacques SAPIR etc.
Notre culture est-elle menacée ? Quelles sont les civilisations qui la concurrencent ? Quelle attitude adopter face au déclin ? Au fil de 160 pages de textes méconnus voire inédits, les réponses du grand écrivain seront exposées en détail et analysées par une vingtaine d'auteurs qui tous connaissent et admirent son oeuvre: Michel ONFRAY, Sylvain TESSON, François-Xavier BELLAMY, Frédéric BEIGBEDER, Bouelem SANSAL, Eric NAULLEAU etc. Un hors-série qui fera date.
Le retour de l'instabilité des marchés a réveillé le spectre de la crise financière de 2008, et ravivé le questionnement sur l'efficacité de la régulation. Mais si les crises se suivent, elles ne se ressemblent pas. L'actuelle, marquée par une forte inflation, témoigne non pas d'une déconnexion entre la finance et l'économie réelle, mais au contraire de leur profonde intrication. Ce dossier interroge la reconfiguration des rapports entre capitalisme financier et démocratie, à l'heure où pour l'un comme pour l'autre, tout est affaire de confiance.
Éditorial : Maud Simonnot, «Parce que nous ne pensons pas que les revues appartiennent, comme on l'entend parfois, à une époque révolue...»La Nature : Erri De Luca, NatureRichard Powers - Nathacha Appanah, ConversationAnton Beraber, Flore de la Grande Ceinture OuestKatrina Kalda, Forêts et frontièresChristophe Bataille, FaonThomas Lévy-Lasne - Aurélien Bellanger, Peindre la natureFabienne Raphoz, La Nature, voilà mon paysHamedine Kane, Le paradis perdu des PeulsÉrik Orsenna, Le rendez-vous de l'OcéanCatherine Siméone - Catherine Larrère, L'éthique environnementaleJacques Réda, Du vent dans les arbresProust 1922-2022 : Yannick Haenel, Le sable magiqueMaud Simonnot, 1922Jean-Yves Tadié, Préface au Journal de Reynaldo HahnViolaine Huisman, La petite robe noireAntoine Compagnon, Marcel Proust, la fabrique de l'oeuvreJulien Syrac, La joie du réel retrouvéBlanche Cerquiglini, Proust au défi des écrivains étrangersAnne Simon, Zoopoétique de ProustDans la bibliothèque de J. M. G. Le Clézio : Maud Simonnot - J. M. G. Le Clézio, Entretien et livres citésCritiques libres : Charles Daubas, «Musicanimale», Philharmonie de Paris (Gallimard)Arthur Larrue, Journal de nage de Chantal Thomas (Seuil)Claire Berest, Les confins d'Eliott de Gastines (Flammarion)Philippe Bordas, Tout Rabelais, sous la direction de Romain Menini (Bouquins)Camille Laurens, La cécité des rivières de Paule Constant (Gallimard)Jakuta Alikavazovic, Le Trésorier-payeur de Yannick Haenel (Gallimard)Laurence Cossé, La vie sans histoire de James Castle de Luc Vezin (Arléa)
C'est en 1623, sept ans après la mort de Shakespeare, que fut publié en Angleterre le fameux infolio - plus familièrement appelé « Premier Folio » - sans lequel nous ne disposerions que d'une partie de l'oeuvre de ce prodigieux dramaturge.
Grâce à deux acteurs de sa compagnie, John Heminges et Henry Condell, de nombreuses pièces telles que Macbeth, Le Conte d'hiver ou La Tempête furent ainsi sauvées de l'oubli.
Le quatrième centenaire de cet événement est l'occasion de faire le point sur Shakespeare et les recherches fécondes qui lui sont consacrées en ce début de XXIe siècle. Qu'il s'agisse de son théâtre ou de sa poésie, de la question centrale de la traduction de ses oeuvres, de leur mise en scène ou de leur adaptation à l'écran ou à l'opéra, de thèmes en résonance avec l'actualité comme ceux de l'environnement ou de la représentation des femmes, de la présence de la science dans le corpus théâtral, des rapports à la fois subtils et complexes que Shakespeare pouvait entretenir avec l'épineuse question de la religion, ce numéro d'Europe ouvre de multiples perspectives.
Tout en resituant Shakespeare dans son époque turbulente et passionnée, il explore des aspects captivants de l'édition de ses oeuvres et de leur réception par les lecteurs et le public à travers les siècles. Il montre aussi à quel point son théâtre a été précurseur de l'idée européenne, aussi bien sur le plan physique, par le truchement des compagnies ambulantes d'acteurs anglaisvenant jouer sur le continent, que sur le plan intellectuel.
Comme l'observait Henri Fluchère, toute quête que l'on fait dans l'oeuvre de ce magicien de la scène et de la langue apporte sa récompense, sous la forme d'un surcroît de lucidité : « Qu'estce que l'intelligence critique, après tout, sinon la faculté de découvrir des rapports nouveaux entre l'oeuvre et nousmêmes ? Il est réconfortant de penser que l'oeuvre de Shakespeare, sollicitée de toutes parts, a toujours de nouvelles réponses à nous faire, et qu'elle ne sera pas, de longtemps, épuisée. »
« Paraître l'étranger, tel est mon lot, ma vie ». Ce vers de Gerard Manley Hopkins (1844-1889) semble résumer son destin. Poète non publié de son vivant, inconnu sauf de quelques-uns et soumis, en tant que jésuite, à la discipline et à la censure de son ordre, tout l'empêchait de partager ses dons intellectuels uniques avec les autres, lui qui aspirait pourtant à « faire de la parole, à chaque instant, un acte de relation ». Son oeuvre a obtenu après sa mort l'admiration qu'elle méritait et Hopkins est considéré à juste titre comme l'un des fondateurs de la poésie anglaise moderne. Personne n'avait encore fait de la langue ce qu'il a réussi à faire. « Sa poésie a l'effet de veines d'or pur enchâssées dans des blocs de quartz imprévisibles » avait observé son contemporain Coventry Patmore. La force rythmique et la nouveauté disruptive des vers de Hopkins ont le pouvoir de modifier notre regard et de nous faire ressentir toute chose dans sa fraîcheur flamboyante et son absolue singularité. Ses poèmes sont empreints de tendresse envers la terre, notre fragile humanité et toutes les créatures : la colombe, le faucon crécerelle, l'alouette, les « roses grains de beauté de la truite qui nage »... Il voue la même délicate attention à l'observation et à la description du ciel et des nuages, comme si le poète et le météorologue ne faisaient qu'un. Sensible à la condition des classes laborieuses, radical dans sa critique des obscurantismes sociaux, Hopkins nous surprend aussi par l'écologie du poème qui fait buissonner son écriture, notamment quand il déplore la destruction du paysage dans lequel il vit et qu'il explore avec un amour scrupuleux, plaidant pour « Que vivent encore longtemps herbes folles et lieux sauvages ».
Le cahier consacré à Stig Dagerman coïncide avec le centenaire de sa naissance. Le destin tragique de ce grand écrivain suédois - il s'est réfugié dans la mort à l'âge de 31 ans -, témoigne de son déracinement dans un monde ballotté. Dagerman n'a cessé de manifester dans son oeuvre un souci très aigu du monde, de la société et d'autrui. C'est avec une conscience douloureusement lucide qu'il a voulu jeter un regard de vérité sur toute chose, alors même qu'il se sentait tenaillé par un fort sentiment de l'absurdité de l'existence. « J'ai toujours été sensible à l'écriture de Dagerman, à ce mélange de tendresse juvénile, de naïveté et de sarcasme. À son idéalisme. À la clairvoyance avec laquelle il juge son époque troublée de l'après-guerre. » C'est en ces termes que J.M.G. Le Clézio avait tenu à saluer l'écrivain suédois en 2008 lors de la « Conférence Nobel ». Ce cahier d'Europe apporte de précieux éclairages sur le chemin de vie de Dagerman, en particulier sur son engagement anarcho-syndicaliste, et sur les divers aspects de son oeuvre, qu'il s'agisse de ses romans, de ses nouvelles ou de ses reportages - au premier rang desquels Automne allemand -, ou encore de son théâtre, de ses poèmes et de ses projets pour le cinéma.
ENQUÊTER SUR LA SHOAH AUJOURD'HUI.
À mesure que les derniers témoins de la Shoah s'éteignent, la littérature d'aujourd'hui continue à explorer cet événement et ses répercussions à travers une forme singulière qui en vient presque à constituer un genre à part entière : l'enquête.
Après Dora Bruder de Patrick Modiano (1997), celleci s'est imposée avec Les Disparus de Daniel Mendelsohn (2006). Depuis, ces investigations, le plus souvent familiales, ont diversifié leurs formes. Certaines sont fictionnelles, quand d'autres relèvent de la nonfiction.
Afin de mieux cerner les spécificités de ces enquêtes, il convient d'abord d'en retracer la généalogie. Le besoin d'enquêter sur les victimes s'est en effet manifesté très tôt, comme en témoignent Le Convoi du 24 janvier de Charlotte Delbo ou l'échec de l'investigation que met en scène W ou le souvenir d'enfance de Georges Perec.
Mais ces textes ont aussi contribué, à leur manière, à l'avènement progressif d'un « nouvel âge de l'enquête » dans la littérature d'aujourd'hui.
Les récits contemporains renouvellent volontiers leur écriture en se chargeant d'une mission : informer, documenter, inventorier, enquêter. Ces investigations contribuent aux inflexions les plus décisives de l'écriture contemporaine. Elles participent, à leur manière, à la redéfinition des territoires respectifs de l'histoire et de la littérature, dont les frontières établies ont été perturbées au cours de ces dernières décennies, tant par les historiens que par les écrivains.
Les récits d'investigation mettent en question, et peutêtre en cause, les formes traditionnelles de l'historiographie à qui ils empruntent une partie de leur démarche pour les déborder depuis la littérature et inventer leurs propres méthodes. Pour ces oeuvres, enquêter ne signifie pas combler un manque en faisant renaître les disparus mais faire apparaître leur disparition. L'investigation se charge à la fois des faits et de leur anéantissement, du témoignage et de ce qui en reste quand il a été détruit. Elle s'en charge et s'en fait responsable.
En ce sens, il convient de lui réserver une place primordiale dans notre présent. Car elle représente un moment essentiel de notre relation au passé que les textes réunis ici explorent chacun à leur manière.
Le numéro de février se divisera en deux temps :
On célèbrera en 2023 le 150e anniversaire de la naissance de Colette. Nous connaissons de cette femme son statut d'artiste (une vedette de music-hall), d'écrivain et de journaliste. Nous savons qu'elle est considérée comme une pionnière de la transgression et de la provocation (Simone de Beauvoir l'admirait). Il y a toutefois d'autres traits du personnage moins présents à l'esprit, comme son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale. Avons-nous aussi conscience de sa popularité dans les études féministes et queer, végétaristes ou zoopoétiques ? A quoi tient cette force de séduction ? Comment s'explique son succès auprès d'un public très divers ?
Retour sur les nombreuses facettes de cette icône.
Les métavers sont vus comme la prochaine grande évolution du monde virtuel et d'Internet. Nous analyserons cet univers à travers différents aspects :
- économiques : les bitcoins - écologiques : le coût énergétique de cet eldorado virtuel - psychologiques : pourquoi et comment les métavers séduisent la jeunesse (déconstruction de l'identité, disparition physique...) - artistiques : quand l'art se déplace dans les métavers - littéraires : les métavers sont une source d'inspiration dans la science-fiction et la littérature cyberpunk - lexique : nous nous efforcerons de définir toutes les notions qui leur sont liées (NFT, blockchain, cryptos...)
Chaque numéro de Sphères explore une communauté de passionnés pour en raconter les grandes histoires. Parce que découvrir la passion d'une personne, c'est dévoiler ce qu'elle a de plus intime et de plus essentiel. Et découvrir une passion partagée par des milliers d'autres, c'est comprendre une facette de notre société.
Sphères n°6 vous propose d'explorer l'univers du tatouage. L'esprit journalistique et esthétique de Sphères appliqué aux tatoueurs et aux tatoués : une communauté de 13 millions de personnes en France - un chiffre qui a doublé en dix ans. De quoi analyser, en 144 pages, ce que la pratique du tatouage dit de notre rapport au corps.
Ce printemps, America se tourne vers l'avenir et se demande à quoi rêvent les jeunes américains. Dans ce 13e numéro, retrouvez d'abord un entretien de 28 pages avec Richard Powers, l'écrivain le plus éclectique des Etats-Unis. Une rencontre prévue avant le début de la pandémie, mais qui résonne plus que jamais avec l'actualité. Autre temps fort de ce numéro : un dossier consacré à la jeunesse américaine. America vous embarque, à travers reportages et enquêtes, témoignages et récits, à la rencontre de ces jeunes Américains d'aujourd'hui pour comprendre ce qu'ils veulent et ce à quoi ils aspirent. En prime, un hommage de Jay McInerney au New York qu'il habite depuis les années 70 et 80, un essai inédit sur l'éloge de la paresse par Thomas Pynchon, une enquête de Philippe Coste sur les mégafermes, une relecture du célèbre roman « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur » d'Harper Lee par Chimamanda Ngozi Adichie et un texte exclusif de Bérengère Cournut sur son voyage en Alaska.
Cet hiver, America se pose une question brûlante d'actualité : l'Amérique aime-t-elle la guerre ? Dans ce 12e numéro, retrouvez les témoignages de trois vétérans devenus écrivains - Tim O'Brien, Kevin Powers, Elliot Ackerman - tandis que James Ellroy revient sur le rapport singulier de son pays avec la guerre et que Don Winslow décrypte la guerre contre la drogue, cet autre conflit livré par les États-Unis sur son propre territoire. Autre temps fort de ce nouvel opus : un entretien de 22 pages avec Margaret Atwood. Pionnière de la littérature dystopique, l'auteure de de La Servante Écarlate aborde les thèmes qui traversent toute son oeuvre : le féminisme, la crise de l'environnement, l'échec des démocraties, le monde qui nous attend... En prime, America publie une enquête sur la politique pénale américaine par Philippe Coste, un parti-pris d'Art Spiegelman sur l'âge d'or de l'univers Marvel, un focus sur Ernest Hemingway et Pour qui sonne le glas et un reportage à Seattle par Lola Lafon.
DADA vous emmène à la rencontre d'une photographe vraiment pas comme les autres. Tout au long de sa vie, Vivian Maier (1926-2009) aura été nourrice et gouvernante, entre New York et Chicago.
Mais en secret, elle pratique la photographie, compulsivement. Jamais elle ne montrera ses photos à quiconque, et ce n'est qu'après sa mort qu'un chineur découvre plus de 100 000 clichés, qu'il trie et promeut à travers le monde. En quelques années, l'oeuvre de Vivian Maier est ainsi reconnue parmi les plus grandes de la photo de rue. Ses images nous racontent l'Amérique des années 1950-1990 : des hommes et des femmes de tous milieux, des enfants aussi beaucoup, l'architecture des villes qui se métamorphosent, ainsi que nombre de marginaux, laissés pour compte du rêve américain.
4 mois après la mort de Mahsa Amini et le début de la révolution en cours en Iran, une expertise académique semble plus que jamais nécessaire.
En croisant les perspectives de la philosophie politique et morale, l'économie-politique, la sociologie, l'histoire, la culture, l'art et le cinéma iranien, ce dossier donnera à lire différentes interprétations de la tragédie iranienne.
Les dialogues apporteront le déchiffrage de cette révolution, ses racines, ses actualités, sa brutalité et sa violence. Laissons les problématiques posées par les chercheurs nous aider à resituer le contexte politique de la révolution « Femme, Vie, Liberté ».
Avec des textes d'Olivier Abel, Hamit Bozarslan, Farad Kosrokavar et Marie Ladier-Fouladi.
«?Être moderne?» a longtemps désigné une promesse de progrès, de liberté et de justice. Aujourd'hui le réchauffement climatique, une crise économique sans fin, la défiance à l'égard de la technique ou les excès de l'individualisme manifestent au contraire un doute sur la supériorité de notre présent sur le passé. Sommes-nous donc condamnés à être antimodernes?? Ce dossier, coordonné par Michaël Foessel et Jonathan Chalier, se penche sur l'héritage de la modernité, dont le testament reste ouvert et à écrire. À lire aussi dans ce numéro?: La démocratie dans le miroir russe, le métier diplomatique en danger, la solidarité énergétique à l'épreuve de l'hiver et la littérature par en-dessous d'Annie Ernaux.
La guerre en Ukraine entre dans sa deuxième année. Pourtant, demeure l'inquiétante tentation de la tenir à distance, comme si les « vraies » guerres, celles qui engagent autant les régimes politiques que les sociétés, appartenaient seulement au passé. L'ambition de ce dossier, coordonné par Hamit Bozarslan et Anne-Lorraine Bujon, est à la fois d'interroger la nature et les formes précises de ce conflit, de l'affrontement interétatique classique à la guerre hybride, économique et technologique, et de rappeler que la cité démocratique doit se saisir et débattre de l'enjeu de la guerre, qui la concerne au premier chef. À lire aussi dans ce numéro : nos mythologies laïques, le récit de soi avec Ricoeur, Pérou : l'hiver et le massacre, lire Mario Vargas Llosa, la révolution taoïste, et les derniers historiens païens.
Cette nouvelle revue dirigée par Yann Moix entend désensabler des auteurs du patrimoine littéraire et porter sur leur oeuvre un regard vierge de tout a priori - comme si elle venait de paraître. Ce deuxième numéro est consacré à Charles Péguy.
Un peu partout, au sein de maintes chapelles, souvent antagonistes, le spectre de Péguy remue : de l'extrême gauche à la droite souverainiste, on agite son oeuvre comme si on l'avait lue, ce qui n'est pas le cas. Année Zéro souhaite épargner à ses lecteurs la comptabilité, fastidieuse, de ces récupérations politicardes, idéologiques, médiatiques qui entretiennent avec l'oeuvre de l'Orléanais un douteux commerce. Ce qui nous intéresse, c'est la littérature : Péguy lu « d'homme à homme », comme il eût tant souhaité qu'on envisageât la géniale somme qu'il nous laisse.