Pourquoi l'homme se trompe-t-il aussi souvent ? Quelles sont les voies qui le conduisent à croire qu'il a raison alors qu'il s'égare ? Certaines de nos erreurs sont fascinantes parce qu'elles sont récurrentes et même prévisibles, cela voudrait-il dire que nous serions parfois programmés pour l'erreur ? Ce livre se propose de répondre à ces interrogations en présentant de façon claire les recherches les plus récentes en sociologie cognitive assorties de plusieurs exemples, tragiques pour certains. L'énigme de l'erreur est obsédante pour qui veut comprendre le fonctionnement de notre vie collective car elle a de nombreuses conséquences sociales.
En visitant de nombreux aspects de l'oeuvre de Shakespeare et en passant allègrement de l'un à l'autre, ce livre en révèle l'hétérogénéité inépuisable et l'exubérance créatrice, qui répond à l'exubérance de la vie et de l'univers et qui rencontre, dans les pièces de théâtre comme dans les poèmes, des zones d'ombre, une sorte de face nocturne de la réalité qui passe l'entendement. D'où la présence dans cette oeuvre de tant de fous et de folie, le fou représentant une autre manière, énigmatique, d'être et de connaître. La diversité du livre répond à la diversité de Shakespeare, et naît de la même prise de conscience des limites du savoir.
Bergson a marqué l'importance de certains de ses " essais et conférences ", en les rassemblant dans deux recueils : L'énergie spirituelle en 1919, La pensée et le mouvant, en 1934. Il faut donc tout à la fois replacer ces écrits dans ses recueils (et dans l'ensemble de son oeuvre) et les lire pour eux-mêmes. En reprenant dans L'âme et le corps (1912), les termes du dualisme le plus traditionnel, il les transforme profondément : ce qui les distingue, mais aussi les relie, ce ne sont pas deux types d'être, mais deux modes d'action, un corps qui répond aux contraintes de la vie, une création qui suppose un principe capable de s'en détacher, d'y ajouter. Ce n'est pas une séparation abstraite, mais une relation concrète qui est en jeu, dans notre vie même.
Henri Bergson (1859-1941) a uni au plus haut point la création des concepts (la durée) et la critique des problèmes (l'espace), les exigences de la science et celles de l'écriture, la vocation théorique et la vocation pratique de la philosophie. Prix Nobel de littérature, acteur politique, interlocuteur des plus grands de ses contemporains, il a montré en quoi la tâche de la philosophie est toujours à reprendre.
Édition critique réalisée par Camille Riquier et Frédéric Worms.
Le mot « signe » est un des mots les plus fréquents de la Recherche, notamment dans la systématisation finale qui constitue Le Temps retrouvé. La Recherche se présente comme l'exploration des différents mondes de signes, qui s'organisent en cercles et se recoupent en certains points. Car les signes sont spécifiques et constituent la matière de tel ou tel monde. On le voit déjà dans les personnages secondaires : Norpois et le chiffre diplomatique, Saint-Loup et les signes stratégiques, Cottard et les symptômes médicaux. Un homme peut être habile à déchiffrer les signes d'un domaine, mais rester idiot dans tout autre cas : ainsi Cottard, grand clinicien. Bien plus, dans un domaine commun, les mondes se cloisonnent : les signes des Verdurin n'ont pas cours chez les Guermantes, inversement le style de Swann ou les hiéroglyphes de Charlus ne passent pas chez les Verdurin. L'unité de tous les mondes est qu'ils forment des systèmes de signes émis par des personnes, des objets, des matières ; on ne découvre aucune vérité, on n'apprend rien, sinon par déchiffrage et interprétation.
L'oeuvre de Proust n'est pas un exercice de mémoire, volontaire ou involontaire, mais, au sens le plus fort du terme, une recherche de la vérité qui se construit par l'apprentissage des signes. Il ne s'agit pas de reconstituer le passé mais de comprendre le réel en distinguant le vrai du faux.
La référence au passé occupe aujourd'hui une place centrale dans l'affirmation de positions politiques au présent. En 2022, le sens à donner à la Seconde Guerre mondiale a été, en France, au coeur des débats de la campagne présidentielle comme de ceux qui ont accompagné l'invasion de l'Ukraine. La question de savoir ce qu'on doit retenir, au présent, des sociétés coloniales et esclavagistes ou encore de l'absence des femmes du récit national ont, elles, continué de nourrir les controverses autour des déboulonnages de statues et des changements de noms de rue. Pour le meilleur comme pour le pire, les sociétés contemporaines se doivent de tirer, au présent, les leçons du passé tandis qu'elles sont enjointes de garder traces, pour le futur, des événements qui s'y déroulent. Comment comprendre l'avènement de cette société de la mémoire ? Qui décide des leçons du passé ? Quels coupables sont dénoncés, et quelles victimes sont consacrées ?
Nous applaudissons toujours Molière avec ferveur, mais sommes-nous bien certains de le comprendre ? Les mises en scène les plus marquantes et les plus novatrices d'aujourd'hui font valoir sa profondeur psychologique ou l'audace de ses idées morales, mais parfois au détriment du rire joyeux et profond qui est la marque propre de son génie et à donner sens à son théâtre. Un constat s'impose : on a tiré Molière du côté du drame, on l'a joué comme Ibsen ou Tchékhov, dans l'idée, peut-être, que la gravité, la tristesse et la mélancolie constituaient un label suprême de qualité. Le malentendu date au moins du romantisme, mais il s'est accentué. Il est urgent de le dissiper pour réapprendre à lire Molière et surtout pour retrouver les plaisirs dont nous avons été privés. Il faut tout d'abord oublier la distinction factice entre hautes et basses comédies. La farce nous conduit dans l'étrange, dans un domaine à la fois hilarant et sérieux où l'on triomphe, en riant, de la violence et de la mort. De plus, certaines comédies-ballets sont jouées sans leurs parties lyriques, réduites au texte seul. C'est méconnaître gravement l'intention de Molière, baladin aux multiples talents, émerveillé dès les débuts de sa carrière parisienne et jusqu'à son dernier souffle par une forme neuve de spectacle et une vision plus large de la vie.
Le mot "signe" est un des mots les plus fréquents de la Recherche, notamment dans la systématisation finale qui constitue Le Temps retrouvé. La Recherche se présente comme l'exploration des différents mondes de signes, qui s'organisent en cercles et se recoupent en certains points. Car les signes sont spécifiques et constituent la matière de tel ou tel monde. On le voit déjà dans les personnages secondaires : Norpois et le chiffre diplomatique, Saint-Loup et les signes stratégiques, Cottard et les symptômes médicaux.
Un homme peut être habile à déchiffrer les signes d'un domaine, mais rester idiot dans tout autre cas : ainsi Cottard, grand clinicien. Bien plus, dans un domaine commun, les mondes se cloisonnent : les signes des Verdurin n'ont pas cours chez les Guermantes, inversement le style de Swann ou les hiéroglyphes de Charlus ne passent pas chez les Verdurin. L'unité de tous les mondes est qu'ils forment des systèmes de signes émis par des personnes, des objets, des matières ; on ne découvre aucune vérité, on n'apprend rien, sinon par déchiffrage et interprétation.
L'oeuvre de Proust n'est pas un exercice de mémoire, volontaire ou involontaire, mais, au sens le plus fort du terme, une recherche de la vérité qui se construit par l'apprentissage des signes. Il ne s'agit pas de reconstituer le passé mais de comprendre le réel en distinguant le vrai du faux.
Contrairement aux cabinets de curiosités si prisés à la Renaissance, il ne sera pas question ici d'observer les mécanismes extraordinaires et complexes d'un automate ou le plumage d'un oiseau empaillé. Les objets exhibés dans cette vitrine relèvent de notre vie quotidienne et souvent, nous ne remarquons pas leur étrangeté : pourquoi les ballons sont-ils presque tous ronds ? Pourquoi les chantiers sont-ils toujours en retard ? L'apparition des téléphones portables change t-elle la probabilité d'existence des soucoupes volantes ? Telles sont quelques-unes des questions en apparence triviales posées par ce livre.
En apparence seulement car, comme pour tout cabinet de curiosités, il s'agira d'édifier l'esprit par l'exemple et d'ouvrir le regard aux marges de la réalité. Et cette marge ne se situe pas aux confins du monde connu, mais juste là... devant nos yeux.
On préfère de nos jours parler d'éthique plutôt que de morale. Les deux termes renvoient pourtant à une même réalité. Comment expliquer cette réticence ? Comment expliquer aussi que fleurisse l'expression « c'est une belle personne », qui ne veut rien dire, mais qui exprime ce refus de toute référence à la morale ? Serait-ce parce que la morale rappelle la "leçon de morale", entre punition et contrainte ? Pourquoi est-il si difficile d'être quelqu'un de bien ? Pourquoi nous sentons-nous obligés d'ajouter, lorsque nous disons de quelqu'un qu'il est gentil, que c'est là un compliment ? La gentillesse serait-elle un défaut et la méchanceté un signe d'intelligence, à tout le moins de lucidité ? Qu'est-ce que la méchanceté ?
Philosophie du bien et du mal, des gentils et des méchants, cet ouvrage fait appel, sans jargon mais avec le sérieux requis, aux thèses, souvent radicales, et aux critiques, parfois étonnantes, des philosophes pour interroger notre rapport au bien et au mal, et pour tenter de déterminer ce qui peut faire de nous quelqu'un de bien.
« Avoir inventé la tragédie est un beau titre de gloire et ce titre de gloire appartient aux Grecs. [.] La tragédie grecque présentait, dans le langage directement accessible de l'émotion, une réflexion sur l'homme. Sans doute est-ce pourquoi, dans les époques de crise et de renouvellement comme la nôtre, on éprouve le besoin de revenir à cette forme initiale du genre. On attaque les études grecques, mais on joue, un peu partout dans le monde, des tragédies d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide parce que c'est en elles que cette réflexion sur l'homme brille avec sa force première. » Cette lumineuse étude de la tragédie grecque reflète une parfaite connaissance et une passion profonde de l'auteur pour une culture et une pensée ayant modelé notre vision de l'homme. Les oeuvres des trois grands tragiques, Eschyle, Sophocle et Euripide, témoignent « d'une foi en l'homme qui éclaire de l'intérieur toutes les tragédies, même les plus sombres ». « Cela s'appelle l'aurore », déclarait le mendiant de l'Électre de Giraudoux après une nuit de désolation.
Face à une pluralité d'ordres normatifs légitimes, quel type de règles un individu choisit-il de suivre pour ordonner son action ? Ne peut-on pas envisager les conduites déviantes comme un mode de vie plutôt que comme des formes de délinquance ou comme le reflet d'une « crise des valeurs » ? L'essentiel des théories sociologiques de la déviance est retracé dans ce manuel, augmenté et mis à jour, qu'il s'agisse des théories causales, fondées sur les explications de la criminalité produites par l'analyse quantitative à partir de variables sociales ou psychosociologiques, ou des théories compréhensives, qui envisagent l'infraction à partir de la réaction sociale qu'elle provoque, et le déviant comme un individu normal.
« Ce recueil d'impromptus obéit aux mêmes principes que le précédent, Impromptus, publié chez le même éditeur, il y a une vingtaine d'années : il s'agit toujours de textes brefs, écrits sur le champ et sans préparation, entre philosophie et littérature, entre pensée et mélancolie, sous la double invocation de Schubert, qui donna au genre ses lettres de noblesse musicale, et de Montaigne, philosophe «imprémédité et fortuit». Je m'y suis interdit toute technicité, toute érudition, toute systématisation.
Ces douze textes, dans leur disparate, dans leur subjectivité, dans ce qu'ils ont de fragile et d'incertain, visent moins à exposer une doctrine qu'à marquer les étapes d'un cheminement. Un impromptu est un essai, au sens montanien du terme, donc le contraire d'un traité. Si vous n'aimez pas ça, n'en dégoûtez pas les autres. » André Comte-Sponville
La « religion du Progrès », soit le progressisme au sens fort du terme, fait l'objet d'une incrédulité croissante. L'apparition d'une nouvelle religion séculière, l'écologisme, est à l'origine d'une puissante vague de pessimisme, voire de catastrophisme, qui rejoint les diagnostics de déclin ou de décadence portant sur la civilisation occidentale, par ailleurs accusée de tous les maux (capitalisme, racisme, sexisme, colonialisme, productivisme). La solution est-elle dans la décroissance et une limitation des naissances ?
En tout diagnostic de la décadence, il faut distinguer entre les faits observables et parfois mesurables, les interprétations ou les évaluations inévitablement subjectives et les instrumentalisations plus ou moins cyniques. Prendre au sérieux la question de la décadence, c'est faire un tri entre les discours décadentistes. Aujourd'hui, le « retour de la décadence » s'entend de trois manières : un vieux refrain chanté dans l'espace idéologico-politique, un diagnostic portant sur un ensemble de faits dans l'évolution des sociétés occidentales, enfin, une catégorie de l'interprétation historique. La décadence se développe dans un récit, sous la forme d'un mythe susceptible d'infinies interprétations. Mais ce mythe alimente aussi des politiques de la peur qui se traduisent par des chasses aux sorcières. Ce refrain de la décadence est entonné par des intellectuels de tous les bords politiques. Il faut se demander pourquoi, et aussi vers quoi ce sentiment nous conduit.
Faut-il se contenter de cultiver les peurs ou pratiquer le déni ? Ou bien s'engager à répondre aux défis que le sentiment décadentiste cache et révèle tout à la fois ?
Alors que nous manquons aujourd'hui de repères, Tristan Garcia tente de nous en livrer quelques-uns, essentiels, singuliers, iconoclastes, grâce auxquels la possibilité d'une utopie nouvelle se dessine. Attaché à l'idée métaphysique qu'il « faut laisser être et rendre puissant », l'auteur se refuse à la fois de décrire simplement le réel (dire ce qui est) et de suggérer une prescription (dire ce qu'il devrait y avoir). Son geste d'écriture, sous de multiples formes (essai, roman, écrits sur l'art...), tente plutôt d'opérer une transcription de ce réel, tout en essayant de reformuler les catégories de la pensée.
L'ambition immense de son oeuvre tend, en creux, à nous aider à transformer nos conditions d'existence. Son attention égale à ce qui finit et à ce qui commence, aux crépuscules et aux aurores, nourrit une pensée extrêmement riche, qui dans sa singularité même, occupe le centre de la vie intellectuelle contemporaine.
Il fallait établir ce constat : avant d'être un problème individuel, le burn-out est d'abord une pathologie de civilisation. Marquée par l'accélération du temps, la soif de rentabilité, les tensions entre le dispositif technique et des humains déboussolés, la postmodernité est devenue un piège pour certaines personnes trop dévouées à un système dont elles cherchent en vain la reconnaissance. Mais ce piège n'est pas une fatalité. Face aux exigences de la civilisation postmoderne, on peut se demander comment transformer l'oeuvre au noir du burn-out afin qu'il devienne le théâtre d'une métamorphose, et que naisse de son expérience un être moins fidèle au système, mais en accord avec ses paysages intérieurs.
Invités à s'exprimer au travers d'entretiens littéraires, les écrivains ont tendance à se réinventer une identité et un parcours. Déformation professionnelle ? Pas seulement : vu de plus près, on découvre qu'ils tendent tous à se rapprocher d'une image préexistante et légendaire de l'écrivain, et qui les légitimera.
En étudiant les parcours respectifs des trois immenses romanciers américains que sont John Steinbeck, Ernest Hemingway et William Faulkner, l'auteure soulève le voile de la légende pour donner une description concrète de ces trois vies d'écrivains professionnels : les débuts, l'entrée dans la carrière, les succès, les échecs, les récompenses, les livres écrits les uns après les autres, l'organisation d'une vie privée qui facilite ou non cette vocation passionnée.
Julia Kerninon met au jour la vie de labeur, de stratégie, de solitude et d'orgueil qui est la réalité de l'écrivain professionnel. Au-delà de la légende fascinante de l'écrivain en artiste incontrôlable et chaotique se cache la vérité d'un travail acharné et réfléchi, accompli dans le plus grand sérieux, envers et contre tous.
Une bonne culture générale vaut son pesant de papier. Il lui fallait donc un poids lourd : la somme des connaissances censées être acquises au sortir de l'adolescence, et qui pourtant nous échappent sans cesse, est désormais à votre portée. Littérature, histoire, philosophie, sciences et arts : ces domaines se croisent ici en bonne harmonie.
L'expérience de plus de v ingt ans d'enseignement nous a permis d'écrire ce guide unique en son genre car :
- il couvre l'ensemble des principales cultures existant dans le monde ;
- il s'étend sur la totalité de l'histoire, de la formation de la Terre à nos jours ;
- il présente toutes les grandes activités culturelles pour chaque période et chaque pays ;
- sa présentation claire permet tous les choix de lecture : au fil du livre, par périodes historiques, par thèmes ou par pays ;
- un index de plus de 9 000 entrées permet de toujours tout trouver.
De la musique de BTS à la série Squid Game, une vague de produits culturels sud-coréens déferlent sur le monde et surprend par l'engouement qu'elle suscite. K-pop, K-drama, K-films, mais aussi bandes dessinées (manwhas), c'est ce que l'on désigne comme la Hallyu (mot chinois passé dans la langue courante pour indiquer la vague sud-coréenne de produits culturels).
Cet ouvrage expose à quel point cette nouvelle vague culturelle est le fruit d'un écosystème politique et économique spécifique. Faisant suite à la domination anglo-saxonne et japonaise dans la pop culture des générations précédentes, elle constitue une forme de globalisation alternative.
Se penchant sur le cas de la réception française (particulièrement intéressant à analyser car il ne peut être imputé à des proximités culturelles préexistantes, la diaspora sud-coréenne étant quasi inexistante en France et les liens historiques entre les deux pays ténus), l'ouvrage met en évidence une caractéristique des jeunes générations : une ouverture à l'altérité culturelle, où l'esthétique règne en maître, et dont les effets façonnent l'image de ce qu'est une modernité positive, une société désirable, une identité valorisée.
« La littérature est un dieu, encore faut-il délimiter ses terres et ses
temples, définir ses attributs, ses avatars, le divin, qui s'appelle ici le
littéraire. Ce n'est pas une petite affaire, tout choix est hérétique au regard
des autres choix et sacrilège au regard du dieu » (Pierre Michon). Si selon le
poète la littérature relève du sacré, les auteurs témoignent, quant à eux, de
la difficulté à définir les mots « dans un domaine particulièrement sensible
aux fluctuations de la pensée... Comme la littérature est un objet de passions,
souvent chacun se sent en droit d'affirmer avec force des certitudes à son
sujet alors que ces certitudes ne traduisent qu'une expérience particulière.
D'où le besoin d'un regard critique et réflexif. En littérature, rien ne va de
soi, rien n'est sûr. Aussi un dictionnaire du littéraire peut-il et doit-il
avoir pour mission de tenir l'esprit en vigilance. » Tel est, selon les
auteurs, l'intérêt de ce travail collectif dont la première édition reliée a
été largement plébiscitée autant par les lecteurs que la presse. Ouvrage dirigé
par Paul Aron, directeur de recherche au FNRS et professeur à l'Université
libre de Bruxelles, Denis Saint-Jacques, professeur à l'Université Laval, et
Alain Viala, professeur aux Universités de Paris III et d'Oxford. Avec la
collaboration de Marie-Andrée Beaudet, Jean-Pierre Bertrand, Jacqueline
Cerquiglini-Toulet, Perrine Galand-Hallyn, Lucie Robert, Isabelle Tournier.
En ouvrant Twin Peaks par l'image de la destruction d'un tube cathodique, David Lynch avait marqué de manière décisive que son oeuvre serait avant tout une méditation sur la télévision. Cette méditation, toutefois, ne visait pas simplement à découvrir la vérité de ce médium, vérité gnostique et capitaliste à la fois, mais aussi à en incarner la crise : ce moment où les puissances déchaînées par le miroir que la télévision tendait à ses spectateurs ne pouvaient que se retourner contre elle. Sommes-nous prêts à accepter cette mort violente ? Sommes-nous prêts à accepter les conséquences matérielles et spirituelles de la fin de la télévision ?
Pacôme Thiellement revient sur l'oeuvre de Lynch dans cette réédition très augmentée de La Main gauche de David Lynch, accompagnée de deux essais inédits, qui prend notamment en compte la troisième saison deTwin Peaks (2017).